A la mort du propriétaire louche qui l'emploie à couvrir son toit, un jeune ouvrier commet une indiscrétion funeste en s'emparant d'un billet de train et d'une réservation d'hôtel au nom du défunt.
En noir et blanc, le cinéaste géorgien Gela Babluani met en scène une sombre intrigue, longtemps incertaine, après un début de film déjà trouble, en ne laissant pas du tout envisager la nature ou le coeur du sujet. Est-ce par curiosité ou avec l'espoir d'y trouver un quelconque bénéfice que Sebastien usurpe l'identité du mort et se plie à un mystérieux jeu de pistes? Le suspens commence là, avec ce cheminement précautionneux qui finit dans une
maison isolée où se tient une activité épouvantable. C'est un plongée dans l'insoutenable, dans l'esprit, et par les images d'un jeu de massacre à l'usage de parieurs fortunés.
Dans ce film devenu très âpre, aux confins de la réalité, on est tenté de voir dans la posture de Babluani celle d'un moraliste décrivant l'humanité et la société à travers des hommes capables de soumission au sujétions les plus odieuses et d'autres les y contraignant sans scrupule.