Dans les Highlands de Papouasie-Nouvelle-Guinée, il y a la face A, le côté folklore que viennent rechercher les touristes en allant à la rencontre des tribus et la face B, le côté sombre avec la compagnie ExxonMobil qui exploite le gaz naturel.
Céline Rouzet s’est intéressée aux tribus qui ont cédées leurs terres à la compagnie pétrolière et gazière américaine. Ils rêvaient de modernité, cette dernière leur avait promis, à grands renforts de biftons, d’arroser la région de millions, permettant ainsi la construction de routes, d’écoles, de maisons, d’un hôpital, de télécoms, … Il n’en sera rien.
La réalisatrice nous montre les deux faces de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec d’un côté des touristes tous plus crétins et naïfs les uns que les autres avec leurs appareils photos et caméscopes (on se croirait revenu à l'époque coloniale) en train d’immortaliser les Papous dans leurs tenues d'apparat lors de danses tribales et de l’autre, ces derniers qui se retrouvent exploités et traités comme des moins que rien. Face à eux ? Des politiciens véreux, des tribus rivales et l’une des multinationales les plus puissante de la planète.
« Si on donne tout à l'homme blanc, les noirs souffrent ».
Les promesses non tenues d’ExxonMobil, la détresse des uns, la pauvreté des autres, les tribus rivales qui s’entretuent pour obtenir les royalties, ce coin de paradis à l’autre bout du monde vit un enfer au quotidien. Tentant de survivre dans ce qui s’apparente à un "zoo humain", eux qui n’avaient rien demandé, se retrouvent dépossédés de leurs terres pour enrichir les autres.
Les images sont fortes certes, mais le film nous laisse comme un arrière-goût d’inachevé. La longue attente des tribus pour obtenir réparation (leurs royalties) se suivent et se ressemblent mais n’apportent au final pas grand-chose de plus. Tandis que la scène d’ouverture avec les Papous et les touristes, sans le moindre dialogue, avait le mérite d’être beaucoup plus percutante.
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