Comment décrire une expérience aussi extraordinaire que celle de Thomas Pesquet, dernier Français à s’être rendu, pendant 6 mois, dans la station spatiale internationale, devenant le 10e Français à partir dans l’espace ? Pierre-Emmanuel Le Goff a choisi le parti pris de l’onirisme dans 16 levers de soleil, qui fait la part belle aux images grandioses du système solaire que pouvait observer l’astronaute lors de sa mission. La poésie prend aussi la forme de cette conversation imaginaire entre Thomas Pesquet avec les écrits de l’aviateur Antoine de Saint-Exupéry, que l’astronaute a emporté avec lui dans l’espace.
Au-delà de la dimension onirique du projet, sublimé par ailleurs par la très bonne musique originale du saxophoniste Guillaume Perret, c’est le quotidien dans l’espace de Thomas Pesquet qui est décrit : ses relations avec les autres membres de la mission, ses contacts avec ses proches, sur Terre, son travail, ses distractions. Le film de Pierre-Emmanuel Le Goff montre également que les membres de la mission dans la station spatiale ne sont jamais véritablement coupés du monde et de ses événements majeurs : en témoigne cette scène où Peggy Whitson, l’équipière américaine de Thomas Pesquet, dialogue avec le président alors nouvellement élu des Etats-Unis, jamais cité mais à la voix si reconnaissable, ou encore ce court passage où les astronautes travaillent quand une voix off indique que les États-Unis s’apprêtent à quitter les accords de Paris pour le climat. Quand l’écologie se rapproche de l’onirisme…
Derrière les images à couper le souffle de Pierre-Emmanuel Le Goff et de Thomas Pesquet, qu’il a distillé sur son compte Twitter pendant son séjour dans l’espace, se cache aussi la prise de conscience de l’astronaute des fragilités d’une planète parfois mise à mal. À découvrir.