Un prof qui pète un plomb.
Je me souviens très bien de la sortie au cinéma du film, car un de ses arguments était la B.O. (en partie) composée par Massive attack, groupe que j'ai découvert à cette occasion. D'ailleurs, cette musique à tendance électro sert très bien l'ambiance suffocante dans laquelle nous plonge cette histoire. Celle d'un prof de biologie qui, à la suite d'une agression dans son lycée, change d'école pour atterrir avec des élèves souvent dangereux, mais qui surtout, ont l'air de s'en foutre totalement.
Toute le film est porté par un impeccable Samuel Jackson, lequel porte en lui les stigmates d'un métier difficile ; souvent à fleur de peau et dans un état de stress permanent. Mais le problème est qu'il est un peu tout seul dans cette histoire, si on oublie John Heard, qui joue aussi un prof très borderline. C'est d'ailleurs l’ambiguïté du film, car à un moment donné, l'histoire bascule dans une vendetta personnelle, où le prof veut éliminer les élèves les plus récalcitrants. Ce qui finira par une scène tragique fortement inspirée (et nominée) de Voyage au bout de l'enfer.
Le très inégal Kevin Reynolds réussit pour une fois son coup, avec une très bonne utilisation de la lumière, le film étant tourné à L.A.. Une partie y est filmée avec des teintes orangées, comme pour souligner l'écrasante chaleur qu'il s'y produit. L'autre bonne idée, est ce plan d'avion où toute l'image tremble de plus en plus, et la caméra montre seulement le visage bouillonnant de Jackson, sur le point d'exploser.
Le propos du film peut être discuté, surtout sur son dernier acte, mais il se laisse largement voir, rien que pour Samuel Jackson.