Je l'attendais ce Sam Mendes, très bon réalisateur (qui s'est perdu dans un Spectre, qu'il ne voulait pas/plus réaliser, tout comme Daniel Craig qui ne voulait pas/plus l'interpréter) et qui avait déjà fait une 1ère incursion dans le film de guerre avec le très sympa Jarhead.
Ici, il nous revient très en forme, c'est du grand Mendes (désolé :p).
Mais cette fois, l'intention est tout à fait différente : à bien y réfléchir, 1917 me fait pas mal penser au Gravity d'Alfonso Cuaron, dans sa démarche de raconter une histoire qui peut paraître classique de prime abord mais de la transcender par la forme (ici, une réalisation en plan-séquence). Que le film ne soit pas vraiment un unique plan séquence n'est pas spécialement dommageable, l'important est le ressenti... et ici, il fonctionne à plein régime : notre duo de soldats en mission est bien un trio, NOUS sommes véritablement avec eux dans les tranchés, dans la boue, à côtoyer la grande faucheuse...
Cette forme doit également beaucoup au compositeur fétiche de Sam, Thomas Newman et sa BO impeccable (déjà à la baguette sur toute sa filmo, excepté Away we go) et au chef op' Roger Deakins (qui avait déjà œuvré sur Jarhead, Les noces rebelles et Skyfall).
A ce titre,
toute la partie dans le village avec la fusillade sous les fusées éclairantes est magnifique,
la photographie y est tout simplement sublime !
Bref, ce film n'est pas un film de guerre comme les autres (on ne nous ressert pas le pensum éculé "la guerre nous transforme" ou même un film action) : c'est un suspense haletant, une expérience sensorielle et cathartique dont vous ne ressortirez pas indemne...