1917 était l'une de mes plus grosses attentes de ce début d'année. Plus la sortie approchait, plus les retours que je voyais étaient de plus en plus dithyrambiques. On parlait même du successeur du soldat Ryan de Spielberg niveau réalisme et intensité. Alors je vous le dis de suite, NON! Ce n'est pas le cas.
Une chose est sûre, c'est que la coquille est magnifique. La technique est irréprochable. On nous fait croire à un plan séquence de 2h. Certes ce plan séquence est parfaitement bien déguisé. A l'image de La Corde d'Hitchock à son époque.
Mais mon dieu! Que cette coquille est bien VIDE. La première partie du film (jusqu'au passage de l'autre côté du no man's land) promet de grandes choses pour la suite. On sent la tension monter. Le bourbier dans lequel se retrouvent nos héros, nous montre à quel point cette grande guerre était une épreuve pour les soldats. C'était avant tout une guerre psychologique, avant d'être un affront constant avec l'ennemi.
Ce qui va faire défaut par la suite c'est justement l'utilisation abusive du plan séquence. Un comble pour un film qui base essentiellement sa promotion sur sa réalisation immersive.
Mais je dirais que par la suite, c'est un énorme pétard mouillé. Le côté trop pointilleux de la mise en scène, nous sort du film (pour ma part), on a du mal à croire à tout ce qui se déroule sous nos yeux (problème d'espace et de temps sans doute), sans parler des tireurs allemands qui ne touchent jamais leur cible...mais cela reste un détail, car sinon il n'y aurait pas de film je présume.
On a l'impression que rien ne peut venir enrailler la mission (qui me parait débile d'ailleurs mais bon), de ces deux jeunes héros. La réussite semble être inévitable.
On suit le film tel un jeu vidéo. D'épreuves en épreuves, d'imprévus en imprévus, de rencontres en rencontres, c'est une suite d'événements un peu gros, un peu forcés par moment, sans grande surprise. Assez linéaire me direz-vous. Dès une heure de film, on s'ennuit fortement, le temps parait bien long.
Mention spéciale à Deakins tout de même. Sans doute le plus grand directeur photo au monde.
Il possède son moment de gloire comme au moins une fois à chaque fois, notamment avec cette séquence nocturne dans le village d'Escout. Les jeux d'ombres et de lumières sont incroyables, donnant à la fois une atmosphère glaçante et belle.
Enfin bref, tout ça pour dire que 1917 est un film à la technique irréprochable tout de même mais qui ne transmet aucunes émotions. On ne ressent pas grand chose.
Je lui reproche notamment le fait d'avoir une histoire peu contextualisée et aux enjeux assez faibles; le scénario est adaptable et marcherait aussi bien dans un tout autre cadre.
Cela reste un film ayant la grande guerre comme toile de fond, mais une belle toile sans fond.