Traînées de boues et coulées de sang.
1917 marque en l'espace d'un instant le quotidien des soldats anglais engagés durant la première guerre mondiale. Très peu représentée ces derniers temps à l'écran, ce film n'explique pas ce qui s'est déroulé pendant cette guerre et les grands noms qui la compose, il ne prend pas en compte les éléments déclencheurs et ce qui découla de ce conflit.
Il faut alors bien avoir en tête que ce long métrage est composé de longueurs. Il se dote de peu de dialogues et soutient un rythme variant de temps à autre. Ainsi le hors champs n'existe pas. Tout ce qu'il y a à observer se situe face à nous, délicieusement déposé sur un plateau d'argent assaisonné d'un somptueux spectacle visuel . Et quel spectacle.
Même si nous pouvons omettre l'absence de bataille, de carnages sanglants, le système de plan séquence adhère magnifiquement bien à l'attente. Les deux soldats anglais chargés de transmettre un message de la plus haute importance collent à la caméra. Leur parcours semé d'embûches varie entre attaques surprises et anecdotes divertissantes. Notre souffle se colle aux leurs, nous respirons ensemble, nous fuyons ensemble. La caméra à l'extrême intelligence d'osciller entre le visuel de face et de derrière. Ce choix dans un premier temps nous aide à accompagner les personnages principaux au sein de leur mission suicide, tandis que dans un second temps, cela tend à comprendre ce qu'ils ressentent à travers les traits de leurs visages.
L'air qui circule, produit par l'ambiance, nous laisse sur nos gardes et sort des sentiers habituels des films de guerres auxquels nous nous sommes déjà assez accoutumés. Celui ci nous gâte d'un spectacle sonore grandiose. Une dose de photographie remplit de couleurs hétéroclites vient compléter copieusement l'espace pour décrire les différents passages qu'empruntent nos deux protagonistes. Tout cela accompagné d'une composition incroyable d'un certain Thomas Newman nommé aux Oscars.
Il y a la présence d'un travail soigné de la photographie. Adossée a une lumière vive, cette dernière sait créer des sentiments. Peu importe ce qui nous entoure, reposé dans une prairie ou bien même engouffré dans un champ de ruines, les couleurs créés l'ambiance et influencent notre perception. Ainsi, la peur de l'ennemi, la mort, le sacrifice et la bravoure surviennent crescendo caresser nos neurones. Les deux heures passées se dissimulent en un instant clairement écrit et se dote d'un spectacle où certaine scènes sont propres et comparables à des œuvres d'arts. C'est la fusion de tous ces éléments que Sam Mendes démontre au sein de son nouveau film, qui à mon sens mérite amplement toutes ses nominations. Affaire à suivre.
1917 ; de par son format, son ambiance et son décors rend un hommage aboutit à Dunkerque de Christopher Nolan. Où la capacité de ressentir la guerre, de montrer la guerre est omniprésente et où l'aboutissement sensoriel sait faire parler de lui.
Au prix de vies humaines, certains soldats remplis d'un courage hors norme cèdent leurs vies pour sauver celles des autres. Le message fort d'un vaillant espoir espérant trouver acquéreur.