Bon il va clairement falloir arrêter avec les plans séquences. Comme tout le monde j'aime ça... Mais clairement là ça n'a aucun intérêt. C'est même plus un handicap qu'autre chose.
Je m'explique, au départ on donne un ordre au héros, il doit aller à Pétaouchnock, tout le monde regarde la carte, tout le monde voit la carte... Sauf le spectateur... Pas un plan aérien pour montrer l'objectif, où nous sommes... Rien... Jamais. Donc on ne sait jamais vraiment quelle distance il reste à parcourir, Qu'est-ce-qui a été accompi... Bref, mauvaise idée.
Mais le pire reste toutes les incohérences qui auraient pu passer avec du montage puisqu'on aurait pu supposer une ellipse, mais genre le gars qui tombe à l'eau et qui 20 minutes plus tard est sec... La lettre qu'il porte aussi, bien évidemment... Le jour qui se lève en même pas 5 minutes...
Mais on pourra dire que je chipote. Et c'est sans doute le cas... Je chipote parce que je n'ai eu que ça à faire durant le film. Ici tout se veut tellement virtuose qu'en fait je ne regarde pas un film mais une performance. Où sont les raccords ? Comment ils ont filmé ça ? Et donc ben je ne regarde que la technique, l'histoire simple prétexte à ce film en plan séquence ben on s'en fout... C'est une coquille vide qui n'a ni intensité, ni suspens, mais qui est bien polie.
Les tranchées c'est comme la plage de Dunkerque, c'est bien propre, pas trop de sang, pas trop de boue sur les vêtements... Je trouve ça gentil comme film... On cache derrière la prouesse technique tout le vide émotionnel derrière.
Mais le pire c'est que même avec son histoire minimaliste le film arrive à être écrit comme un mauvais jeu vidéo, où chaque objet trouvé devra être utilisé et donné à un PNJ. Triste aveu de l'incapacité à écrire correctement une histoire.
Lorsque j'ai vu le lait... Je le suis dit, c'est grillé... C'est bon... On sait à quoi ça va servir... Je veux dire, il y a une fontaine à eau à côté... Le gars prend le lait... Je ne peux rien faire face à tant de bêtise.
Le pire dans tout ça c'est que j'aime Mendes, mais là c'est son pire film avec Here we go... Dans Jarhead il racontait un truc sur la guerre du golf, sur ce que c'est que d'être un soldat qui attend, qui s'ennuie, qui patiente car la guerre n'arrive pas... Là ça raconte quoi que l'on n'a pas déjà vu, entendu, mille fois ?
Bref, c'est une arnaque ce film... C'est pas déplaisant à voir hein, mais c'est rien du tout... De l'esbrouffe... Rien de plus, rien de moins... Un film à Oscar... On a les films qui sont là pour rafler les récompenses pour les acteurs, là c'est pour la technique... En attendant ça n'en fait ni un projet intéressant, ni palpitant... Ça existe...
C'est pas top... Mais ça existe... Pourri jusqu'à la moelle par son concept qui ôte toute vie.
Et je dis alors ça alors que je suis le premier à aimer le temps réel, Cléo de 5 à 7 de Varda arrivait à créer une empathie avec le personnage en lui donnant véritablement le temps de faire ce qu'elle a à faire... Mais Varda avait l'intelligence de proposer une âme à son personnage et pas un plan séquence à la place...