Du plan séquence on nous a bavé des lignes et des lignes (de front). Dans le fond, on s'en contre fout pas mal. Ça se voit rapidement que ce n'en est pas un, mais plusieurs, et là encore ce n'est pas là que ça se joue. Certes techniquement ça fout les poils droits qui comme des soldats au garde à vous, esthétiquement c'est léché, parfois un peu "trop" ? Et c'est à cet endroit que le film devient intéressant, car jusque là ce n'était qu'un exercice de style sur un sujet vu et revu. Mai vu comme ça, comme un souvenir des tranchées narrées par un vieux papy dont les trous de mémoire ne sont que prétextes à envolées épiques, c'est sublime. Cette histoire, je n'y ai pas cru une seconde, mais ce qu'on m'en a dit, j'ai tout gobé. Parce que c'était putain de beau, d'immersif, de jouissif. Les décors, la photo (scène de nuit picturale), les acteurs... Tout est réuni pour que l'histoire se passe bien finalement. Que papy n'y soit finalement pas arrivé, à traverser des tranchée, des lignes ennemies, des torrents, des fleuves de boue, ce n'est pas le propos. Qu'il nous ait raconté cette histoire autrement, pour masquer l'horreur (même s'il n'y arrive pas toujours) c'est ce qui est remarquable. Sam Mendes a su parfaitement retranscrire ce petit miracle qui s'appelle "savoir raconter une histoire". En un plan comme en cent, on s'en fout non ?