Critique à écouter ici
Un film de guerre, ça se ressent, ça se sent, ça s’écoute. Avec Sam Mendes ça se vit. Le réalisateur des James Bond Skyfall et Spectre, nous immerge dans la guerre avec un unique plan-séquence d’environ deux heures. On se trouve devant, derrière, à côté du héros pour un point de vu interne total, passionnant.
Ce pari de réalisation renforce la présence poignante des acteurs que l’on suit dans chaque instant de leur mission impossible. George McKay et Dean-Charles Chapman interprètent de manière convaincante, deux jeunes soldats britanniques pris au hasard dans l’engrenage d’un ordre qui les emmène dans l’inconnu du no man’s land.
Pas après pas, souffle après souffle, mot après mot, on est pris par la main par Sam Mendes dans une aventure visuelle et sonore. Les décors soignés impressionnent, au-delà de ce qui est montré de l’entraide et de la détresse des soldats.
Malgré cette restitution des champs de bataille et de l’horreur physique de la guerre, remarquable, la réalité terrifiante de la guerre est manquée. On se trouve davantage dans un conte héroïque ponctué de miracles peu crédibles que dans un film de guerre.
La peur d’un ennemi invisible est certes omniprésente. C’est une peur double : la peur de la mort et la peur des Allemands. Ceux-ci sont représentés comme absolument féroces, c’est peut-être le point de vu que partageaient les soldats anglais plongés dans la guerre, mais de manière caricaturale. Des scènes anecdotiques et presque mièvres rythment le film mais au total, cela relègue la peur au second plan.
1917 de Sam Mendes, une magnifique réalisation, mais peut-être pas, le Film de la Grande Guerre.
Axel avec N7productions