Glorifié par "La soif du mal" d'Orson, le plan-séquence est un procédé périlleux et intéressant.
Faut-il qu'il dure des plombes ou le temps d'un film entier ? Ce n'est pas sûr...
Il n'est pas sûr non plus que des mouvements de caméra virtuoses et des raccords évidents faisant voler en éclat le concept soient au service d'un récit bien écrit.
Car, il y a un problème de temporalité, de temps, de tempo qui ne colle plus à l'action dans ce film.
À force de se vouloir réaliste et embarqué-embedded dans l'action, on se retrouve dans un semblant de FPS qui créé des raccourcis perturbants et qui sucent la moelle d'une émotion pourtant au rendez-vous : paradoxe bien joué.
1917 reste néanmoins une belle expérience cinématographique, sans grands défauts visuels, scriptée au cordeau, bien jouée, parfaite pour un jury des Oscars et un public dopé au pop-corn et à l’acculture.
P.S. la guerre, c'est vraiment nul, moche et tout ce que tu voudras, mais c'est encore plus normal, dur, cruel et poisseux que ce tu crois. Perso, je n'ai pas hâte et je préfère La ligne rouge ou L'armée des ombres quitte à choisir ce style de récit.