1992
1992

Film de Ariel Vromen (2024)

Il est clair et net que cette petite série B n’a rien de transcendant ni d’exceptionnel et qu’elle sera probablement aussi vite oubliée qu’elle a été vue. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu’elle est mauvaise, au contraire, elle est même plutôt sympathique et honnête. Le genre de petit polar du samedi soir à l’ancienne réalisé avec métier et dont l’efficacité est évidente. Et même si le film se déroule en 1992 comme l’indique le titre (et qu’on a parfois l’impression qu’il aurait pu être conçu cette année-là sur bien des aspects), lors des émeutes à Los Angeles faisant suite à l’acquittement des policiers dans le procès de Rodney King, ce n’est que le contexte et le prétexte pour lancer l’intrigue et poser le décor. Si le script ne fait pas non plus complètement l’impasse sur le sujet et que quelques piques sont envoyées sur le racisme systémique qui a retrouvé un élan en 2020 avec le mouvement Black Lives Matter, « 1992 » ne prétend jamais être un film politique ou à thèse sur ces événements marquants déjà maintes fois traité sur les écrans (petits ou grand). En revanche, le fait de situer le film à ce moment précis où la ville s’embrase autorise quelques séquences d’émeutes brèves mais bien réalisées en dépit d’un budget que l’on suppose peu imposant. Les flammes, les cris et les actes de vandalisme louchent vers le film postapocalyptique et les tons orangés du brasier sont du plus bel effet si on peut se permettre de dire que ce genre d’évènements tragiques peut s’avérer beau en images.


Du côté du suspense, on se retrouve purement et simplement face à un film de casse qui a le mérite d’être innovant puisque le braquage se déroule dans une usine industrielle pour dérober du métal précieux. Le cadre est donc peu commun et l’endroit étant vide à cause des émeutes cela donne un cachet singulier au cœur du film et à son intrigue. L’histoire fait se croiser deux paires : deux pères et leurs fils dans un affrontement singulier qui donne une certaine profondeur à « 1992 ». D’un côté un patriarche absent car il a passé une partie de sa vie en prison sans voir son fils qu’il tente d’éduquer loin du banditisme tandis qu’il est sur le chemin de la rédemption. De l’autre, un père malfrat et impitoyable (dernier rôle du défunt Ray Liotta) qui privilégie l’appât du gain à sa progéniture de manière impitoyable. Les bases sont donc plus solides que le tout-venant des séries B musclées et quand l’action pointe le bout de son nez, elle n’a certes rien d’extraordinaire mais se révèle néanmoins captivante à bien des égards, bien aidée par une mise en scène efficace et concoctée avec savoir-faire. Les acteurs font bien le travail, sans exception, et le final a beau être classique, il est assez radical dans ce qu’il montre pour convaincre. Au final, un bon petit moment de cinéma vintage qui fait le boulot mais qui ne marquera pas pour autant les esprits.


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 16 sept. 2024

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Rémy Fiers

Écrit par

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