Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés, d’aventures palpitantes et de créatures improbables grâce auquel on ne voyait pas le temps passer. Conçu comme une genèse à « Harry Potter », la première mouture posait les bases de plusieurs suites dont on attendait des nouvelles avec impatience. Malheureusement ce second épisode est une amère déception qui souffre d’une narration chaotique et de gros problèmes de cohérence avec la saga mère tout en disposant d’un trop-plein de personnages et d’intrigues secondaires laissées en suspens ou traitées en dépit du bon sens. Heureusement, la forme est toujours aussi agréable, David Yates créant un univers visuel merveilleux et prompt à flatter la rétine. Les décors traversés par les personnages sont magnifiques, les costumes qu’ils portent sont très recherchés et les effets spéciaux dernier cri particulièrement probants. Quant au design des nouvelles créatures, il est en adéquation avec la réussite de celui du premier épisode. De la même manière, c’est techniquement irréprochable hormis une scène d’ouverture totalement illisible. L’évasion de Grindewald est en effet un modèle de ce qu’il ne faut pas faire : montage trop coupé, image trop sombre et actions des personnages incompréhensibles qui font redouter le pire pour le reste du long-métrage. Par la suite, la caméra du réalisateur habitué de cet univers se fait plus posée et cerne bien mieux les scènes d’action et la direction artistique est davantage contrôlée. Les défauts qui font de cette séquelle une amère déception sont donc ailleurs.
En effet, l’histoire racontée ici, déjà parfois un peu complexe dans l’original pour qui n’a pas lu les livres, est cette fois complètement incompréhensible. Le but de chaque personnage n’est pas clairement établi et les retournements de situation interviennent la plupart du temps de manière mécanique et injustifiée, ou plutôt d’une manière qui manque cruellement d’éclaircissements. De nouveaux personnages sont introduits mais hormis une brève présentation, ils ne sont plus que de simples figurants (le pompon pour Nagini et Nicolas Flamel). Croyance semble être ici au cœur de toutes les convoitises mais son personnage pourtant très charismatique dans le premier épisode n’est ici qu’une simple silhouette perdue au milieu d’une intrigue mal dégrossie. Les choix et motivations des protagonistes sont dénués de toute logique parfois (Queenie qui change de camp en deux temps et trois mouvements) et même de psychologie (un double triangle amoureux jamais approfondi). Quant aux révélations en flasbacks de la fin sur l’identité de plusieurs personnages, elles sont si laborieuses et mal amenées qu’elles en deviennent ridicules. Quant à la caution humour réussie du premier épisode en la personne de Dan Folger, elle est ici plutôt ratée. Bref, on assiste à une suite au très gros problèmes narratifs et de caractérisation des personnages qui nuit complètement à la compréhension d’un film à l’histoire déjà bien nébuleuse. Ajoutez à cela un méchant et ses sbires sans charisme et vous obtiendrez une grosse déception dont les deux heures paraissent bien longues. En espérant que tout cela soit corrigé pour l’épisode suivant !
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