Film sur l'harcèlement à l'adolescence dans le contexte contemporain des réseaux sociaux. Qui exploite bien les codes du film adolescent.
Du film adolescent, on retrouve le contexte, le lycée dans sa version québécoise, déroutante hybridation entre le lycée des fictions américaines et quelque chose de moins léché, un peu provincial. Puis on retrouve surtout la structure, vue et revue, du loser qui suite à l'humiliation de trop des populaires, décide de retrousser ses manches et de le battre sur son propre terrain, ici l'athlétisme. Structure un peu pataude, vaguement ennuyeuse.
Cependant ici, tout est amplifié, l'humiliation est remplacée par le suicide de l'ami/amour platonique provoqué par les harcèlements, et les revers subis par le personnage principal sont bien plus durs que d'habitude, sur fond d'homophobie. Mais on est tellement habitué à ce type de structure qu'on continue à attendre le succès du héro, qui [spoiler] ne viendra pas, bien au contraire.
Malheureusement, ce retournement fulgurant, assommant, ne rattrape pas tout à fait l'ennui provoqué par le reste du film qui s'il regorge de bonnes idées de réalisation (peu liée entre elles), d'une utilisation honnête de la musique et d'une distribution de qualité, n'arrive pas à décoller.
Passé le coup de poing final, dont on ressort groggy, on garde un goût un peu amer, une légère impression de gâchis, que seuls les petits films ayant frôlé les grands peuvent donner.