Visuellement magnifique, aux qualités graphiques et sonores absolument incroyables (la voix de C.A.R.L. est terrifiante de sérénité), l'objet filmique de Stanley Kubrick n'en est pas pour autant "transcendant" comme la plupart des cinéphiles du dimanche se prêtent à l'affirmer. En effet, bon nombre de cinéphiles allouent à 2001 : L'Odyssée de l'espace une aura aussi culte qu'imperceptible.
Le long-métrage pose plus de questions que de réponses sur la vie ou sur l'avenir de l'homme envers la machine, rendant le tout énormément plus proche du film expérimental que du domaine de la science-fiction... Difficile donc de clairement comprendre le film sous tous ses aspects voire même d'en apprécier la totalité. On prendra donc certains partis, haïssant ou adorant ce métrage divisé en quatre parties à la fois intrigantes, distinctes et liées entre elles.
Le film se morfond ainsi en une expérience visuelle et cérébrale très dure à cerner, Kubrick ne se servant de sa caméra que pour mettre en images un immense questionnement qui demeurera sans réponse, questionnement toutefois maquillé en un film magnifique, certes prenant et parfois terrifiant, dont on ne voit pas passer les 2h20 mais dont on peut en revanche rester sur sa faim, l'expérience peu conventionnelle étant aussi respectable que déroutante...