Si un jeune rêveur faisait un voyage dans le futur depuis 1984, année de la sortie de ce film, jusqu'en 2010 voire même jusqu'à aujourd'hui, sa déception serait grande en se rendant compte que l'être humain en tant qu'espèce n'est toujours pas allé plus loin que la Lune. Entretemps, durant plus d'une vingtaine d'années, il y a eu beaucoup de découvertes de faites autour des mondes joviens avec la sonde Galileo et actuellement avec la sonde Juno qui gravite là-bas en cette fin d' année 2018.
Le réalisateur Peter Hyams, réalisateur de Outland, a pris le relais de Stanley Kubrick pour cette suite de 2001, L'Odyssée De L'Espace et nous emmène à nouveau vers Jupiter. Si le film, devenu une uchronie en quelque sorte, fait ressentir une certaine désuétude à son encontre, l'émotion transparaît toujours. 2010 : L'Année Du Premier Contact poursuit une quête de réponses à des questions restées en suspens, sans oublier d'autres qui se sont ajoutées, depuis l'échec de la mission de l'équipage du Discovery : Quel est donc ce monolithe colossal orbitant autour de Jupiter, celui qui a absorbé et emmené le commandant Bowman au-delà de l'infini et qu'est devenu ce dernier ? Quelles sont les réelles raisons qui ont poussé le super ordinateur de bord, Hal 9000, à commettre son homicide envers l'équipage ?
Le professeur Heywood Floyd, joué par l'acteur Roy Scheider (French Connection, Les Dents De La Mer), part à bord d'un vaisseau russe en des temps où les deux grandes puissances de la Guerre Froide (L'U.R.S.S existe encore ici car n'oublions pas que le film est sorti en 1984 aux États-Unis et l'année suivante en France) sont au bord d'un conflit militaire dont les tensions ne manqueront pas d'interférer dans la mission. Dans le casting, sont présents dans l'aventure également Helen Mirren, Bob Balaban, John Lithgow et Elya Baskin dans des rôles tous aussi importants.
Les images de la planète Jupiter et de ses satellites Europe et Io sont assez bien rendues ainsi que les sorties extra-véhiculaires pour l'époque, l'œil pouvant remarquer aujourd'hui quelques "ficelles" comme le déplacement du vaisseau Alexeï Leonov où on peut distinguer les traitements de l'image sur le fond spatial. Les réponses arrivent peu à peu une fois le Discovery récupéré, Hal 9000 réactivé et de ce qui est advenu de l'astronaute Dave Bowman toujours interprété par Keir Dullea, revenu dans un court mais marquant instant d'au-delà de son existence physique avertir d'un évènement merveilleux mais qui peut mettre en péril la mission russo-américaine.
Aujourd'hui, ce film, même s'il n'est pas beaucoup estimé à la hauteur du film de Stanley Kubrick, émeut toujours entre tension, émerveillement et espérance que l'Humanité puisse se sauver elle-même, avec un final peut-être naïf mais qui reste lumineusement extraordinaire.
Critique éditée le 30 novembre 2024