Succéder, voire supplanter, 2001 passerait presque pour une hérésie. Ce n'est heureusement pas l'intention de Peter Hyams qui, après s'être fait la main sur Outland, retourne aux abords de Jupiter pour approfondir, expliciter même, le mystère des monolithes, en adaptant la suite littéraire de Clarke. Bien entendu, il n'y a pas le mysticisme visuel, sonore, symbolique de Kubrick, ni son œil visionnaire qui rend cette suite plus vieillotte que son aînée, malgré ses seize ans d'écart. Toutefois, Hyams ne cherche pas à l'imiter - même s'il y fait référence - et conserve une curiosité cosmique de par certains plans contemplatifs superbes sur le système jovien, l'utilisation judicieuse de maquettes (a contrario des films se précipitant sur les débuts des CGI à l'époque), et les compositions synthétiques de David Shire qui parviennent à capter l'essentiel de cette ambiance fascinante et dérangeante. Vouée à être une suite inférieure, 2010 s'avère être une excellente surprise, se bâtissant sa propre identité, son rythme et ses thèmes, tout en apportant une nouvelle dimension à une œuvre culte.