Après 2001, il m'aura fallu légèrement fouiller pour découvrir l'univers de Clarke, et ses 4 Odyssées. La première, magnifiquement adaptée au cinéma par Stanley Kubrick, m'y a amené. J'ai regardé ce film après la lecture de 2010 : L'Odyssée 2, conscient qu'il était bien évidemment impossible de suivre l'œuvre littéraire dans son intégralité.
Le film commence sur un rappel / clin d’œil, des événements passés 9 ans plus tôt. Toujours sympa pour les fans de 2001, histoire de mieux plonger dans le film. Vient ensuite l'introduction, sur Terre, qui va lancer l'aventure spatiale : américains et russes "s'unissent" malgré les tensions politiques pour envoyer dix de leurs spécialistes entre Jupiter et Io. C’est ici que se poste le fameux monolithe noir à l'origine de la disparition de Dave Bowman. Le vaisseau russe Leonov part alors dans le but de l'étudier, et d'aller par la même occasion remettre en marche celui qui y fut en premier : Discovery, toujours associé à son ordinateur doté d'une intelligence artificielle : HAL 9000.
Pour le scénario, jusqu'ici, tout va bien. Mais si je me dis indulgent quant aux liens avec le livre, certaines initiatives du réalisateur vont nous amener à relever des défauts qui peuvent faire tache dans ce film :
- Tout d'abord, l'équipage et l'ambiance qui règne dans Leonov : à la différence de l'œuvre de Clarke, on a le droit à une "répulsion" beaucoup trop prononcée des russes envers les américains, rendant les dialogues un peu cliché et pas très sérieux au vu des sourcils froncés que présentent les membres de l’équipage à chaque fois qu'ils s’adressent à Heywood Floyd.
C’est justement cette manière de jouer, qui va écarter un attachement possible aux personnages du film. Le résultat est encore plus poignant pour la mort de Max - l’astronaute russe - suite à son expédition en solitaire pour analyser le monolithe. Absente du livre, cette scène offre un passage dramatique mal retransmis, bâclé : un peu lourd.
Un autre point désormais : vol au dessus d'Europe. Le plus décevant. Pourquoi ? Parce qu’il est essentiel à l'explication finale. Pourquoi une forme de vie extra-terrestre laisserait aux hommes toutes les planètes, tous les satellites, mais pas Europe ? On manque alors une partie de l’aventure, riche en rebondissement, sur et autour de ce satellite abritant déjà la vie comme il avait pu être le cas sur Terre, il y a bien longtemps…
Dernière remarque concernant le mystère du film : les réponses étaient dans la tête, l’esprit de David Bowman, auquel une intrigue aurait pu être mise en place. Il a ici été choisi de ne faire ressortir que ce que les autres pouvaient voir de lui, pourquoi pas.
En dehors de jeux d'acteurs et de répliques parfois trop faciles, banals, Peter Hyams a peut-être voulu ce flou d'informations, pour laisser le spectateur dans le même esprit qu’au terme de 2001. Mais se retrouver avec autant, si ce n'est plus de questions en tête, c'est parfois lassant.
Pour la bande son qui accompagne les plans d’un Leonov seul dans l’espace, on s’inspire plus de l’atmosphère menaçante d’Alien que de la symphonie du film de 1968. Pour les effets spéciaux, ça m'a l'air convenable, sans pour autant être au dessus de son aîné pourtant sorti 16 ans plus tôt. Le film laisse tout de même place à quelques belles scènes, simples.
Le final, l’entrée dans l’atmosphère jovienne et la réactivation de HAL me viennent en tête.
Pour résumer, non, ce n'est pas aussi fort que l'œuvre de Kubrick ( je n’ai pu m’empêcher de comparer ), et oui il y a des lourdeurs parfois trop évidentes. Mais comme je me suis permis de l'affirmer sur mon titre, ce film reste correct, et même sympa dans le genre Science-Fiction dans l'espace. Le premier est pour moi un chef-d’œuvre / coup de cœur, le visionnage de 2010 a alors été un bon moment. C'est un 6... Proche du 7.