Amis des jeux de mots pourris, bienvenue !


Il y a deux ou trois ans, je me décidais à voir 2012. En effet, depuis sa sortie, je me donnais n’importe quelle excuse pour voir ce blockbuster annonciateur de la mort :
« Han ouais mais j’y crois pas, ce n’est pas possible que ça arrive, alors je ne regarde pas le film », me disais-je, en premier lieu. Mais, je m’auto-contrais en disant « Tu regardes que des films réalistes ? Jurassic Park c’est pas possible non plus et t’as bien regardé, alors trouve une autre excuse, Szagad. »
Alors :
1) Oui, je me parle toute seule (et je m’appelle par mon pseudo),
2) Non, Jurassic Park c’est pas possible, c’est ma maman qui me l’a dit quand j’ai voulu chercher les moustiques de jadis sur les troncs d’arbre (imaginez mon malheur quand elle m’a dit ça),
3) Oui, les introductions pourries, vous allez vous les farcir tant que je ferai des articles.


BREF, j’ai vu 2012 ! Un film de Roland Emmerich, alias le type qui a quand même annoncé deux fins du monde en quelques années seulement. Pour les inattentifs, je fais référence au Jour d’après. Independance day ça compte pas, c’est les extra-terrestres, c’est une fausse fin du monde. Bref, ce film est avec des acteurs pas très talentueux dont je donne pas les noms parce que j’ai la flemme, cherchez sur Internet un peu, on va pas vous apporter tout cuit dans le bec, bon dieu !


Alors le type, pourquoi il a choisi 2012 pour la fin du monde ? Bah c’est à cause de la croyance très populaire qui était : la fin du monde c’est le 21 décembre 2012. Ça tombe pile poil avec la fin du calendrier Maya et le monde devrait exploser/imploser/se taper une planète/se taper un astéroïde/être englouti par les eaux et les couillons qui sont dessus (nous) on devrait pas vivre, techniquement.


Tout d’abord, le film commence très mal. On suit un peu tout le monde : un scientifique noir de la Maison Blanche (c’est dire si c’est une fiction) qui apprend que le noyau de la Terre a des hausses de température, après son pote, un scientifique indien qui bosse sur ce noyau, ensuite, on voit un trouduc’… Pardon, une personne comme vous et moi (surtout vous) qui mène une vie normale (pourrie) : divorcé, job à la con, enfants chiants (faut préciser que la gamine pisse au lit à 7 ans, la honte, et que son grand frère préfère le nouveau mec de sa mère à son père biologique). Bref, le type, il a plein de problèmes, et c’est sur ce monsieur-tout-le-monde que l’histoire va se ba(i)ser.


D’abord, ce mec, il va faire du camping avec ses gosses à Yellowstone. La grande réserve hyper belle où y’a un gros volcan. Sur qui qui tombe ? Sur une sorte de Zone 51 dans le parc avec le scientifique noir et des militaires pas très urbains. Ils discutaillent, ils deviennent potes, ils s’échangent leur Snapchat, leur Twitter et leur Facebook (voyons grands). Le soir, il (le mec avec une pauvre vie) tombe sur un illuminé qui a l’air plutôt pour la théorie conspirationniste et pour la négligence capillaire. Ce dégénéré va lui apprendre que le monde va se purger de ses gros cons très prochainement (être détruit quoi). Mais, par chance, il a une carte où sont situés les emplacements des vaisseaux pour les survivants.
Bien entendu, notre héros ne va pas le croire et va lui rire au nez, le bougre ! Et il va continuer son week-end tranquillou.


ATENTION LE PASSAGE QUI VA SUIVRE CONTIENT DES SPOILERS.


Des trucs inutiles se passent. Puis, le sol américain se fend en deux, le volcan de Yellowstone commence à vibrer comme pas permis, alors le héros va prendre ses gosses, son ex-femme et le nouveau mec de sa femme sous le bras : départ pour les vaisseaux, mais avant ça, on passe par Yellowstone pour avoir les cartes, parce que les vaisseaux, on sait pas où qu’ils sont.


Et là, on a des effets spéciaux à couper le souffle devant nous : Héros va défier le sol avec sa limousine (il est chauffeur pour des russes qui sont riches), puis avec un camping-car et après, avec un avion. Il réussit à avoir les cartes à une seconde près. Effectivement, il a échappé de peu à : des flammes, un accident, le sol se fissurant et le souffle d’une explosion.
Par je ne sais plus quel délire scénaristique le groupe fondé par le héros rejoint son patron russe avec ses deux gosses moches et cons, son majordome et sa blondasse de vingt ans aux seins plus très naturels.


J’accélère : après, voilà ce qui se passe en très résumé : le groupe qui réchappe de peu à l’explosion du volcan et qui a un avion dont les hélices ne craignent pas les cendres ; on apprend que les vaisseaux sont pour la haute société (politiques + riches), donc les grouillots vont tous crever ; l’avion s’écrase dans les montagnes ; le président des États-Unis fait preuve de sagesse en refusant de monter dans Air Force One pour rejoindre les vaisseaux et il crève ; il est remplacé par un gros con du style ministre vraiment méchant ; on voit le Pape et ses potes en train de se faire démolir la tronche par un gros tremblement de terre ; on voit même la fissure qui coupe très nettement la fresque de « La création d’Adam » juste entre les doigts d’Adam et de Dieu, pile poil, oui oui ; le vilain russe riche abandonne le groupe avec ses gosses pour avoir la vie sauve ; les autres se retrouvent comme des cons ; des chinois bien trop gentils les aident ; par chance, ces chinois bien trop gentils ont un membre de leur famille qui bosse sur les vaisseaux et qui peut faire rentrer gratos tout le monde dans un de ces véhicules ; un tsunami commence à arriver et même qu’il dépasse l’Himalaya (c’est pas la p’tite vague de Saint-Gilles-Croix-de-Vie) ; le scientifique noir (oui encore lui) fait preuve d’une grande pureté en ordonnant à tous les chefs d’États présents d’ouvrir les portes des vaisseaux où ils se trouvent pour laisser le plus de monde embarquer ; quelque chose bloque la porte et les eaux arrivent, viiiiite, il faut la fermer ! ; le héros la ferme (la porte hein, pas sa bouche, ça serait trop beau) ; de justesse, le vaisseau est sauvé, il se tape Air Force One sur la tronche et l’Himalaya en pleine face, mais le vaisseau résiste ; ils finissent tous heureux ; oh et puis, le continent africain a l’air encore debout ! Victoire ! Vive l’humanité ! ; le héros se retape sa femme (parce que son mec est mort, mais elle s’en fout), sa fille pisse plus au lit et son fils le re-aime. Quelle belle fin.


Vous l’aurez compris, ce film est une daube. Les personnages sont peu creusés, les scènes sont vues et revues… On enchaîne catastrophe sur catastrophe, le héros réchappe de peu à la mort au moins cinquante fois par heure, mais on veut nous faire avaler une quelconque crédibilité. Bref, c’est du Emmerich tout craché. Bien entendu, moins d'explosions, moins de boumboum, ça aurait été plus intéressant, ça aurait permis de poser une véritable histoire, de faire évoluer des personnes, de les rendre charismatiques... Mais non, il faut du spectacle. Et bien entendu encore, la fin aurait été plus crédible si personne n'avait survécu, mais bon, faut plaire au spectateur. Et une famille qui meurt, des animaux qui meurent aussi, c'est pas plaisant pour ledit spectateur.
Moi ça m'aurait pas dérangé des scènes de désolation du monde complètement anéanti, plutôt que les sourires béats des survivants.


Voici d’ailleurs quelques petits clichés Emmerichiens, histoire de ne pas repartir les mains vides, c'est cadeau :
- Tu as plein de problèmes dans ta vie ? Attends la fin du monde, ils vont se résoudre.
- Tu as un chien ou un chat ? Ne t’inquiète pas, il survivra. D’ailleurs, ici il fait fort, il recréée l’arche de Noé en emportant des girafes, des éléphants…
- D’ailleurs, il est tout à fait possible de transporter une girafe dans les montagnes himalayennes, donc, dans un froid glacial par hélicoptère sans qu’elle crève.
- Tu n’es pas pilote ? Tu n’as même jamais pris l’avion ? Pas de panique, des dons de pilotage vont se greffer à toi.
- Le président américain est toujours bien et meurt. Et il est toujours secondé par une grosse truffe qui survit !
- Quand la fin du monde arrive, on doit compter sur les pays du Tiers-Monde, car seuls eux survivent. Moralité : les frontières, c’est bien, mais que dans un sens.
- Si tu es russe, tu es forcément riche.
- A la fin du monde, tu pourras respirer sous l’eau pendant 5 minutes.
- Un film sur la fin du monde ? Oui mais y’a des gens qui vivent à la fin et ça se termine bien, quand même.
- Ne te fâche pas avec ton fils pour une stupide histoire, car lorsque tu l’appelleras après des années de silence pour t’excuser, c’est là qu’il mourra, la gueule sous le toit de sa maison effondrée.
- Les pluies de cendres provoquées par les multiples volcans en suractivité sur toute la planète s’évaporent comme par magie en quelques jours.

Szagad
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le 9 mai 2015

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