Un étalon pour les générations à venir...
Nous devons à Roland Emmerich quelques étrons cosmiques dont nous pensions qu'il serait impossible de dépasser le degré abyssal de la crétinerie absolue.
Non, nous ne pensions pas que de tels océans de nullité pouvaient être sillonnés par un tel vaisseau amiral, nouvelle figure de proue de l'indicible bêtise, de l'insondable nullité fait film.
La barre était haute.
"Independance day", c'est quand même un film qui, s'il avait été tourné par un français, aurait vu à son époque Jacques Chirac se mettre aux commandes d'un mirage 2000 pour poursuivre les aliens dans les gorges du verdon.
Et beh le gars Rolland, il a estimé que tout cela, toute son œuvre, pouvait être balayée par un seul et ultime (allez allez oui, hein ?) truc improbable.
Pendant le plus clair de ce scénario (oui techniquement, c'en est un), j'ai pensé à une parodie.
Parodie de psychologie avec son personnage principal aux prises d'un conflit familial tiré de la bibliothèque rose dont on devine INSTANTANÉMENT l'issue en se disant "non, ce n'est pas possible, v'ont pas osé allé là ?"
Parodie d'histoire dont les rebondissements feraient sortir de la salle un enfant de 4 ans ("pourquoi la terre elle attend toujours que le héros il soit en voiture ou en avion pour disparaitre papa ?")
Parodie de personnages annexes méchants-méchants et gentils-gentils (un poil d'Avatar ici), et de dégoulinades de bons sentiments dont le summum reste le bisou des retrouvailles retransmis sur tous les écrans du vaisseau... Là j'ai vraiment cru à la parodie.
"Le jour d'après" avait au moins l'arrière plan écolo qui pouvait éveiller deux ou trois consciences.
2012 n'a rien pour lui.
Une sorte d'étalon moderne du cinéma spectaculaire comme on ne peut plus en voir, et qui tue petit à petit l'idée même de cinéma d'action populaire.