En 2019, 20 ans après un holocauste nucléaire, Parsifal est un mercenaire qui survit dans un monde sans foi ni loi. Les vestiges des États-Unis le recrutent pour qu’il aille chercher la dernière femme fertile de la planète, cachée dans la ville de New York. Flanqués de deux agents, il doit infiltrer la ville tenue par les membres l’Eurak, l’alliance qui a déclenché le cataclysme nucléaire.
Sergio Martino est un réalisateur italien qui a débuté sa carrière avec des giallos, mais qui s’est ensuite essayé à différents genres. 2019 après la chute de New York est sa tentative dans le post-apocalyptique.
Aaaah, quel délice ! Ce film est comme une barre chocolatée bon marché. C’est mauvais pour la santé, mais délicieux. On y retrouve tous les ingrédients kitch du début des années 80 : le héros avec une tête de hardrocker, les méchants aux dégaines patibulaires, la blonde cruche qui finit forcément dans les bras du héros, les tenues ridicules, les combats tout aussi ridicules, les décors de théâtre, et les effets spéciaux en carton (ou peint sur la pellicule, au choix). Évidemment, tous les acteurs sont également surmaquillés et ne lésinent pas sur le khôl, surtout les hommes. Le scénario est naïf, les deus ex machina sont légion et la chute… se ramasse la tronche. Bref, c’est succulent.
Pourquoi ? Parce que c’est toute une époque. Au début des années 80, les films comme Alien ou Mad Max sont des ovnis rarissimes. La science-fiction, c’est Le trou noir et non Star wars. L’essentiel des productions se concentrait sur les films policiers et les westerns. Du coup, l’originalité et le réalisme n’avaient pas le même sens (ni la même saveur) qu’au XXIème siècle, et tous ces clichés étaient, à l’époque, des stéréotypes acceptés par le spectateur qui ne connaissait rien d’autre. Donc, lorsqu’un modeste réalisateur de cinéma, pourtant fort d’une carrière de quasiment 15 ans, voulait changer de style, il s’inspirait des derniers petits films qui lui avaient plu, à savoir Mad Max, New York 1997 et Star wars.
On a donc des éléments de ces trois films assemblés avec de la colle à bois et recouverts de papier crépon. Le héros est un Snake Plissken au rabais, il se balade dans un monde post-apocalyptique barbare avec des voitures à pointes en carton, et les gentils ont des tenues intégralement blanches de storm trooper du pauvre avec des lasers issus des années 60. Pourtant, l’œuvre comprend plusieurs petites idées ingénieuses comme l’androïde clown, les boules de combat de Ratchet, la poursuite à travers le cimetière de bus, le gang des chasseurs de rats, la douce communauté de gens de petite taille ou encore l’attaque sonique. L’inspiration est bien là. Mais il y a tout de même une foule d’éléments touchants de naïveté comme le trompettiste dont les notes sont jouées à l’orgue électronique, les maquettes façon Bomber X ou le cyborg qui ne sert à rien. Enfin, plusieurs scènes ne servent carrément à rien et les réactions des personnages sont parfois aberrantes (mais pourquoi Ratchet pète les plombs quand il est découvert ?). Par ailleurs, le casting n’est pas terrible avec un jeu au mieux vieillot, au pire mauvais ; tout le monde ne peut pas recruter Kurt Russell. On sent que le budget reste modeste.
2019 après la chute de New York est un adorable nanar qui chante avec nostalgie l’époque naïve des scénarios simples, des acteurs amateurs et des effets spéciaux artisanaux. Le film n’est techniquement pas bon, surtout quarante ans plus tard, mais il est délicieux. Les vieux de mon âge apprécieront…