2046 est l'exact symétrique d'INLAND EMPIRE du père Lynch en cela qu'il s'est développé sur plus de cinq années de travail dans la liberté la plus totale, avec une troupe d'acteurs totalements dévoués. Là où In the mood for love était un rattrapage de film à sketch (un beau rattrapage, faut pas déconner), 2046 me semble plus abouti vis-à-vis de ses ambitions de départ.
La femme y est magnifiée comme seul Wong-Kar Wai sait le faire (nan je n'oubli pas Mizoguchi, ni Almodovar...), et vampirise l'ensemble des temporalitées du film. Au final: c'est un fabuleux voyage en train où l'on aime, où on a aimé et où on aimera encore...
Wong Kar-Wai nous propose les plus belles actrices Hong-Kongaises du moment face à l'impeccable Tony, gominé comme il se doit.
Si In the mood for love présentait du vécu, 2046 est une errance purement mentale, où le délicieux choix musicale accompagne le spectateur à travers la sphère Wong Kar-Wai. Du côté de la photo, il s'agit certainement d'un des plus beaux films en couleur jamais réalisé, et Boyle propose là ce qui est aujourd'hui encore un sommet de sa fructueuse collaboration avec Wong.
Comme INLAND EMPIRE, il y a là un tel aboutissement personnel de la part du réalisateur, que c'est un film auquel on adhère totalement ou que l'on rejette en bloc. Ce qui est sûr c'est qu'il ne laissera personne indifférent !
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