20.000 lieues sous les mers doit être un des premiers romans de Jules Verne que j’ai dû lire pendant mon enfance. Malgré un emploi de vocabulaire très précis, j’ai dévoré ce roman comme un véritable petit plaisir. Et comme j’ai trouvé ce livre le plus fascinant de tous les bouquins de l’écrivain, j’ai été très curieux de voir ce que cela allait donner au cinéma dans la première grosse production des studios Disney réalisée en prise de vue réelle et par le réalisateur Richard Fleischer. Et d'après ce que j'ai vu, ce film reprend très bien l'histoire du roman avec l’essentiel et le respect de l’univers imaginaire de l’écrivain afin qu'on puisse s'impliquer suffisamment dans une aventure aquatique absolument magique et sidérante. Comme je m'y attendais, le long-métrage débute sur la découverte d'une créature semant la peur et le chaos dans les océans. Le professeur Pierre Aronnax, son domestique Conseil et le harponneur Ned Land embarquent à bord d'une frégate dans le but de traquer le monstre et de l'étudier.
Malheureusement, suite à un passage de la créature ayant provoqué la destruction du bateau, ces derniers vont découvrir que le monstre en question est composé d’une peau métallique et que ce n’était qu’un sous-marin. Un subversif commandé par le valeureux et honorable capitaine Nemo. Ce dernier, Ned Land et sa compagnie vont vivre une traversée où ils vont apprendre ou pas à se connaître et à contempler les merveilles dissimulées dans les mers. Le personnage qui allait interpeller le plus est bien évidemment le commandant du Nautilus, le personnage emblématique du roman. Celui-ci est campé par un charismatique James Mason barbu qui sait s’y prendre pour représenter un capitaine froid et qui aime vivre selon les lois des mers. Comme il le dit d’ailleurs à un moment du film, la mer m’offre tout ce dont j’ai besoin. Bien entendu ! Je ne fais pas abstraction à la présence des autres personnages, dont notamment les trois passagers interprétés par Paul Lukas, Peter Lorre et le convaincant Kirk Douglas se comportant comme un vrai trouble-fête.
J’adore ce dernier quand il pratique la guitare devant l’otarie qui s’éclate comme un petit fou. Un petit moment atypique de cette production comme on peut en compter pas mal pendant le visionnage tels que la chasse aquatique collective ou le passage terrifiant d'un gros requin. Que des scènes qui nous enchantent sans le moindre désagrément et techniquement bien tournées par le cinéaste. Celui-ci a également su faire du sous-marin Nautilus un espace où toute vie peut être vécue avec harmonie et confort sans avoir le moindre contact avec le monde terrestre. Sans oublier le design très soigné du sous-marin lui donnant bien un air de monstre effrayant de loin mais si beau à le voir de près. Ce long-métrage se regarde comme un simple film d’aventure avec une application de base du genre du fantastique. L’histoire se suit progressivement avec émerveillement et beauté, et encore plus quand Ned Land tente de contrecarrer quoi que ce soit pour prendre la fuite.
J’ai bien senti le même effet que je ressentais en lisant le roman. C’est un univers très féerique et rondement bien représenté par un montage impeccable dans l’ensemble même si on doit supporter quelques longueurs, des défauts qui peuvent être compensés par les tentatives de sabotage de Ned Land ou par la présence de l’otarie apportant beaucoup de joyeuseté. Ce n’est pas ce que j’attendais le plus dans ce film, ce que j’attendais surtout dans ce long-métrage était la scène remarquable de l’attaque du calamar géant avec ses nombreux tentacules menaçants. Une séquence incroyablement intense et nous exposant à une confrontation acharnée entre les marins armés de harpons et le calamar géant collant solidement ses tentacules sur le métal du sous-marin, lors d'une nuitée pluvieuse. On peine à voir tout le calamar mais on remarque bien que ce n’est pas un monstre facile à combattre. L’équipage peine à le toucher ou à le faire souffrir tandis que l’animal n’a juste qu’à balancer ses longs tentacules n'importe où pour occasionner le plus de dégâts possible. Une scène inoubliable dans un classique inoubliable et récompensé avec mérite pour ses effets visuels. 9/10
- Vous m’avez sauvé la vie. Pourquoi ?
- Tiens ! C’est vrai ça ! Pourquoi ?