Les trois rages de la femme
« I don’t need a book to know about myself », clame Annette Bening à son fils, qui vient de lui citer un extrait d’un ouvrage féministe aussi poétique que convaincant. Cette réplique, un peu...
le 13 juin 2017
18 j'aime
4
Mike Mills signe une chronique rétro d’une infinie douceur et d’un charme dans lesquels on aime se laisser porter. Sporadiquement cependant, l’effet d’accroche ne fonctionnant que par bribes, certes nombreuses, mais pas dans toute la continuité du film. On sent le côté autobiographique de son œuvre à laquelle on accroche au début par son côté solaire et décalé, faisant bien ressentir l’époque des seventies sur la côte californienne. Une période en or, pleine de promesses et de libertés où féminisme, expression artistique et libération des mœurs étaient les maîtres mots. Mais ce n’est pas le sujet du film, juste une toile de fond qui plante décor et contexte et qui ouvre les portes d’un charmant récit d’apprentissage. Mills se concentre sur ces cinq personnages principaux bien croqués et nous convie durant deux heures à suivre leurs atermoiements avec comme fil conducteur l’éducation d’un jeune adolescent.
Cependant, on se rend vite compte que si tout cela est très joli et pétri de bonnes intentions, « 20th Century Women » développe beaucoup trop de tics du cinéma indépendant américain qui apparaissent maintenant comme des recettes à appliquer. Cela se retrouve dans sa mise en scène, si belle soit-elle, ou dans la caractérisation de ses protagonistes, trop travaillés et originaux pour être vrais. Des airs, en vrac, de « Juno », « Little Miss Sunshine » ou encore « Hapiness Therapy » qui nuisent à un long-métrage qui veut trop plaire pour être totalement honnête et menace à chaque instant de devenir une caricature de film « indy ». De plus, le film souffre de quelques longueurs qui bloquent l’effet d’immersion recherché.
Mais il y a des traits d’humour bienvenus, quelques moments de tendresse en apesanteur et des répliques bien senties qui, sur l’ensemble, incitent à l’indulgence. Ce portrait d’une famille pas comme les autres est maîtrisé et parvient tout de même à nous envoûter sur l’ensemble. On ressent même parfois un sentiment de mélancolie envers une époque qu’on n’a pas forcément connu. Et le casting, bien qu’encore une fois marqué du seau du cinéma indépendant dans toute sa splendeur avec les nouvelles muses du genre que sont Elle Fanning à Greta Gerwig, est impeccable. La trop rare Annette Bening survolant tous les comédiens grâce à une composition impériale de mère excentrique et ouverte d’esprit. Cette chronique n’est pas d’une grande originalité et ses questionnements psychologiques tombent souvent à plat mais une multitude de petites notes éparses et de moments magiques parviennent à nous toucher et à emporter in fine notre adhésion.
Créée
le 7 mars 2017
Critique lue 907 fois
14 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur 20th Century Women
« I don’t need a book to know about myself », clame Annette Bening à son fils, qui vient de lui citer un extrait d’un ouvrage féministe aussi poétique que convaincant. Cette réplique, un peu...
le 13 juin 2017
18 j'aime
4
Mike Mills signe une chronique rétro d’une infinie douceur et d’un charme dans lesquels on aime se laisser porter. Sporadiquement cependant, l’effet d’accroche ne fonctionnant que par bribes, certes...
Par
le 7 mars 2017
14 j'aime
1
Mike Mills est un cinéaste encore peu connu, qui commence doucement mais surement à faire parler de lui. Après un premier long métrage en 2005, Thumbsucker, et quelques courts métrages, il s'est...
Par
le 28 févr. 2017
8 j'aime
Du même critique
Si ce n’est une Cate Blanchett au-delà de toute critique et encore une fois impressionnante et monstrueuse de talent - en somme parfaite - c’est peu dire que ce film très attendu et prétendant à de...
Par
le 27 oct. 2022
96 j'aime
12
Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...
Par
le 15 nov. 2018
93 j'aime
10
On se sent toujours un peu bête lorsqu’on fait partie des seuls à ne pas avoir aimé un film jugé à la quasi unanimité excellent voire proche du chef-d’œuvre, et cela par les critiques comme par une...
Par
le 18 oct. 2018
81 j'aime
11