Quand l'absurdité et la débilité monumentale deviennent de l'art !
"Précédemment dans 21 Jump Street" : Jenko et Schmidt devaient infiltrer un lycée et démanteler un trafic de drogue. Après quelques péripéties loufoques, nos héros ont réussi leur mission, et nous ont fait marrer comme des cons. Aujourd’hui, changement radical pour le duo. Dans 22 Jump Street, ils doivent infiltrer une université, et démanteler… un trafic de drogue ! Heu ? Ben oui en fait, l’exact même chose !
Déjà dans 21 Jump Street, on nous annonçait clairement la couleur : ce film n’est qu’un remake de plus pour pallier au manque d’inspiration d’Hollywood. Alors, dans une certaine logique, 22 Jump Street nous fracasse un message tout aussi hilarant que vrai : ce film n’est qu’une suite débile et identique au premier, sauf que le budget est plus gros, donc tout est fait de façon plus exagéré. Un postulat de départ délirant, on ne peut plus critique, et qui fonctionne à merveille grâce à deux choses principales.
La première, c’est talent indéniable et insolent de Phil Lord et Chris Miller, les deux réalisateurs surdoués coupables de l’autre comédie de l’année, La grande aventure Lego. Ces mecs ont une inventivité infinie, et maîtrisent leur sujet à la perfection. Car partir dans cette direction pour 22 Jump Street aurait pu être un piège, s’enfonçant dans leur idée brillante mais ne pas pouvoir l’utiliser à bon escient, mais non, rien de tout ça. Ils transcendent au contraire leur thème, et ajoutent en plus un délire visuel qui, comme à son habitude, cartonne (voir cette poursuite de voiture aussi spectaculaire que très drôle). Lord et Miller poussent même le vice en amenant leurs personnages principaux plus loin dans la bromance, qui devient carrément une romcom gay, et parodient tous les poncifs du genre de façon majestueuse.
Mais il est vrai que, malgré tout le talent qu’on peut leur accorder, il se trouve quand même que les stars du film sont devant l’écran, et offrent une pêche cette saga sans demi-mesure. Et le deuxième point fort de 22 Jump Street réside là : Channing Tatum et Jonah Hill. Ils s’éclatent sans retenue, et on les suit hilare dans leurs aventures rocambolesques. Leur alchimie est d’une évidence absolue. Les voir s’adorer, se détester, s’aimer, ou tout simplement faire les cons ensemble, on est bon public, et on en redemande encore et encore.
Et si parfois le rythme perd un peu de sa superbe, ce n’est pas trop grave, car tout est mené comme il se doit. On est obligé d’assister à la rupture puis la réconciliation, on est forcé de se taper des scènes parfois trop longues ou répétitives, mais finalement, on est quand même bien dans cet univers qui part en sucette pour tout et n’importe quoi. Surtout que, dans toute cette pagaille, 22 Jump Street nous achève d’un générique final monumental, qui vaut, rien qu’à lui seul, le déplacement.
POUR LES FLEMMARDS : Lord et Miller proposent une suite satirique délirante, visuellement démente, servie par un Channing Tatum déchaîné et un Jonah Hill habité. Vivement le 7 !