Zombies, vous avez dit zombies ?
Porté par une superbe (mensongère même je dirais) bande annonce, des images d'une Angleterre (Londres surtout) totalement désertée impressionnantes, de très bons acteurs et une volonté de donné au genre une dimension plus humaine et touchante, le film de Danny Boyle se présente comme une tentative singulière dans le genre très codé du film de zombie.
Il n'ira malheureusement pas plus loin.
D'ailleurs je parle de zombie mais les créatures de Boyle n'en sont pas vraiment, qualifiés de "contaminés", ils se distinguent du zombie faiblard et purulent de base par une vitesse remarquable, la non-nécessité de les tuer d'une balle en pleine tête et une volonté de ne pas nécessairement dévorer leurs victimes mais aussi de simplement les tuer violemment.
C'est face à ces monstres sanguinaire que devra faire face Jim, simple coursier tout droit sorti d'un coma. Épaulé par Selena, une jeune femme aussi féminine que peut l'être une tueuse de zombie à la machette ainsi que par Franck et Hannah, respectivement père et fille, il tentera de rejoindre un barrage militaire près de Manchester.
Cette première partie constitue d'ailleurs la plus grande réussite du film, la vision d'une Angleterre dévastée conférant au film une réelle puissance évocatrice, certes un peut gâchée par une mise en scène plan-plan qui combine à la fois des plan d'une mollesse affolante et des effets de montage à la limite du pitoyable par instant (l'explosion de la station service). Reste quelques bonnes idées de mise en scène, notamment lors de la chute d'une certaine goute de sang ...
Puisque j'en suis à vous parler de mise en scène, le film a été tourné uniquement en numérique à l'aide d'une caméra DV. Je ne suis personnellement pas très friant du résultat, l'image paraissant assez délavée, mais il parait que c'est pour faire plus "documentaire". Soit. Toujours est il que cela confère au film une esthétique plutôt singulière, mais qui ne rattrape pas l'inégalité de la mise en scène.
Là ou le bas blesse c'est lorsque, après 1h00 de film, le scénario tombe dans un anti-militarisme primaire et grotesque, pas franchement crédible et assez cliché. On délaisse alors l'ambiance de fin du monde que le film avait jusque là instauré pour se concentrer se concentrer sur les méchants militaires. Dommage.
Au final ce 28 jours plus tard se révèle être un film malgré tout regardable et même intéressant sur certains points, mais pas le grand film de zombies que l'on peut entendre ici et là.
Son plus grand atout à mes yeux est d'avoir permis à sa suite d'exister : le définitivement culte 28 semaines plus tard.