En 2002, Danny Boyle s'est essayé avec réussite au genre horrifique avec 28 jours plus tard. Écrit par son ami et collaborateur régulier Alex Garland, ce petit film (seulement 8 millions de dollars de budget) rencontra un vif succès. 5 ans plus tard, une suite vit le jour sous le titre 28 semaines plus tard. Boyle et Garland ne sont pas très impliqués dans ce projet, occupant simplement le poste de producteur exécutif. Les doutes quant à la qualité de ce deuxième film étaient légitimes. Cependant, ces doutes sont très vite dissipés dès le début du film où on a notamment le droit à une intense scène de course-poursuite. Cette scène, dans laquelle le thème principal du précédent film est réutilisé et sublimé, pose directement les bases de ce que sera le long-métrage. Il n'y a pas que cette musique qui est de retour car John Murphy, son créateur, est également de la partie et compose une très bonne bande originale.
28 jours plus tard pouvait clairement se diviser en deux parties, l'une avec les infestés, l'autre plus psychologique. Cette suite ne fait pas dans la psychologie mais son côté horrifique est bien plus présent. Son scénario, très bien écrit par Juan Carlos Fresnadillo (le réalisateur) et quelques associés, ne fait pas les choses à moitié. En fait, le récit pourrait s'apparenter à celui d'un film catastrophe où tout devient véritablement incontrôlable. Cette fatalité des événements amplifie le côté sombre et pessimiste de l'histoire. La violence non censurée participe elle aussi à la noirceur du film.
De plus, 28 semaines plus tard n'a aucune pitié avec ses personnages. Ces derniers souffrent, certains se font tuer (parfois très violemment), même ceux auxquels le public pourrait potentiellement s'attacher. Les personnages principaux ne sont pas épargnés, les sentiments d'insécurité et de peur n'en sont que grandement améliorés. Tout cela réunit donne l'impression d'assister à un "vrai" film d'horreur où l'espoir n'est qu'une illusion, dans un monde post-apocalyptique violent où personne n'est à l'abri et où tout part en sucette.
Juan Carlos Fresnadillo, le successeur de Danny Boyle donc, adopte ici une mise en scène très mouvementée, dans laquelle quasiment tout est tourné caméra à l'épaule. Ça en devient parfois dérangeant tant c'est utilisée, mais cette technique porte ses fruits à certains moments. La direction des acteurs n'est pas mauvaise ceci dit, même les plus jeunes s'en sortent bien. 28 semaines plus tard est par conséquent assez différent de son prédécesseur mais constituerait presque un meilleur film d'horreur.