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Votre plaisir de spectateur dépendra grandement de votre tolérance aux clichés.

5 ans après, Julie Delpy donne une suite à la comédie 2 Days in Paris. Le titre étant limpide, vous aurez compris que le concept est le même: une part largement autobiographique pour l'actrice-réalisatrice, une histoire de couple, le tout raconté sur 2 jours dans une capitale. Pour la peine, une grande part du casting du premier opus rempile: Alexia Landeau, la soeur nympho, Alexandre Nahon, le beauf qui l'est vraiment, le père, joué par... son père, Albert Delpy et même Daniel Brühl fait une apparition. Seule manque à l'appel Marie Pillet, qui jouait la mère et qui est décédée depuis. Comme quelques allusions y sont faites au cours du film et qu'elle était réellement la mère de Julie Delpy, elle apporte une touche de mélancolie à cette comédie.

Autre entorse à la distribution, la réalisatrice a choisi de ne pas reprendre le même acteur (Adam Goldberg) pour incarner le premier rôle masculin, pour dit-elle, se démarquer d'un autre diptyque dans lequel elle tenait aussi le premier rôle: les excellents Before Sunrise et Before Sunset de Richard Linklater. Il est vrai que la comparaison aurait pu s'avérer douloureuse. Le rôle échoit donc ici à Chris Rock qui s'en tire avec les honneurs au milieu de tous ces froggies.

Le film jouant à fond sur le clivage des cultures américaine et française, votre plaisir de spectateur dépendra grandement de votre tolérance aux clichés. Parce qu'ici, évidemment :
Les Français emportent du fromage et du saucisson dans leur valise quand ils partent à l'étranger.
Les Français parlent anglais comme des vaches espagnoles.
Les Français ne mangent pas, ils bâfrent.
Les Français parlent de cul tout le temps, contrairement à ces prudes d'Américains.
Les Noirs sont fans d'Obama.
Les New-Yorkais habitent des lofts, font des vernissages et se promènent à Central Park.
Et ainsi de suite.

Mais si vous rentrez dans la salle en étant prévenus, l'abattage de Chris Rock aux prises avec une réplique d'Obama en carton grandeur nature, la truculence d'Albert Delpy et la franchise de sa fille vous arracheront des sourires, d'autant que quand on y regarde bien, il n'y a pas de cliché sans feu. L'insupportable beauf du film a la bonne idée de disparaître au beau milieu (une correction au montage?) et il reste donc une impression de réalisme bienvenu, une mise en scène rythmée, un humour absurde et une BO qui achèvent de rendre l'ensemble plutôt plaisant au final.

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Auteur : Romain
LeBlogDuCinéma
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le 4 avr. 2012

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