Laissez-moi baver en paix !
Si vous vous apprêtez à regarder 300, ne vous attendez surtout pas à visionner un documentaire sur la vie à Sparte ou sur les grandes guerres helléniques. Et encore moins à y trouver un scénario qui vous laissera pantois sur votre fauteuil. 300, c'est de la testostérone à fond les ballons que l'on doit voir uniquement pour l'esthétique des images. 300, c'est une enfilade de tableaux animés, plus ou moins au ralenti, où le jaune, le noir et le bleu dominent la photographie. Il n'est pas nécessaire d'aller beaucoup plus loin dans la réflexion.
Je ne connais pas la bande-dessinée d'origine ni même le mythe originel (s'il existe), mais je n'en reste pas moins émerveillée par la beauté des scènes qui, durant tout le film et malgré le nombre de protagonistes, demeurent toujours fluides et lisibles. La caméra ne bouge pas inutilement, les détails sont soignés et les Spartiates bodybuildés à souhait. La musique pourrait en surprendre plus d'un tant elle détonne par rapport au contexte "historique" mais je dirai que c'est fait exprès et, au contraire, je trouve ce choix judicieux de la part du réalisateur. Après tout, le film est un contre-pied total de ce qui avait été fait auparavant, alors autant jouer la carte à fond.
Certes, le film est bourré de clichés, de manichéisme, d'incohérences et le loup du début est plus qu'affreux, mais les images sont tellement belles que je me laisse docilement prendre au jeu. Ma mère s'est marrée pendant tout le film, ça peut être une autre vision de l'œuvre (dans les deux cas, on passe un bon moment). A voir au moins une fois.