Depuis ma dernière chronique, je commence à croire au destin.
Du coup, quand je me souviens que 300 avait été l’occasion de ma 300ème critique, je jette un œil sur mon compteur : 599 billets publiés. Obligé de me fendre d’une bafouille, non ?
Par contre, comptez sur moi pour rester cohérent, en ligne avec mon propre parti : rien d’intelligent à attendre.
On est dans de la suite de post-péplum numérique décérébré, après tout.
Je crois qu’une majorité de ceux qui se sont montrés déçus par cette suite portaient le premier opus très haut dans leur estime. De fait ce point de départ était biaisé, vous en conviendrez.
Il est vrai qu’une des saveurs de 300 était sa façon assez Bigamalionesque (ou décomplexée, si vous préférez) de flirter avec une idéologie douteuse. Les tenants d’une civilisation européenne fritant de l’Iranien barbare, ça avait un peu fait tanguer dans les chaumières numériques. Le premier, plutôt qu'un petit pain au chocolat, c’était une sorte de 300 au beur.
Rien de tout ça ici, l’idée est immédiatement de plonger dans un univers absolument ludique où rien n’est jamais pris au sérieux, et c’est bien une des seules planches de salut des bollockbusters© de notre temps.
Du coup, que nous faut-il ? De la baston débile et outrancière: check. Un méchant qui imprime la rétine, Eva Green en vampirella sadique aux seins nus: check (son bisou à l’ennemi qui en perd la tête marque le cou !). Deux trois idées farfelues over-the-top, comme ce jet de pétrole continu qui occasionne une explosion maritime jouissivement nanardesque: check. Nombre d’ennemis qui arrivent par vagues, par ordre 300: check.
Et peut-être une des premières vraies scènes 3D de l’aire du cinéma moderne, lorsque Xerxes apparaît à la foule du haut de son promontoire. A en avoir presque le vertige.
A et puis tiens, il y a aussi cette chose, assez réussie : la façon dont cette suite est entremêlée, presque tissée, avec le premier épisode. Somme toute, une façon amusante d’envisager cet opus comme un numéro 1 bis, et qui en appelle au moins un autre.
Non franchement, c’est complètement stupide, souvent très laid, incohérent comme il se doit et sans l’ombre du moindre enjeu psychologique, mais c’est presque joyeux et semble-t-il relativement assumé.
Je ne m’attendais pas à autre chose et était presque content de ne pas avoir été déçu. Une prouesse.
Ça aurait été dommage de ne pas Spartager ça avec vous.