300 : l'avortement d'un empire
300, le film qui avait crée la surprise dans le box-office lors de sa sortie en 2006. Un véritable délire visuel blindé de testostérone et mené de main de maître par un Léonidas emblématique. Un film que j'avais beaucoup apprécié pour ses qualités de divertissement pur et dur; c'est donc avec enthousiasme que je m'apprête à pénétrer dans la salle obscure muni de ma paire de lunettes 3D et de mes comparses. 300 rise of an empire : c'est parti.
Me voici donc face à un film qui commence fort avec une introduction bien réalisée, une musique entraînante et des visuels somptueux. Puis arrive la première scène de combat qui réunie à elle seule tous les problèmes du film. La caméra "parkinson" rentre en jeu réduisant vraiment la lisibilité de l'action, la 3D assombrissante n'aidant en rien (d'autant plus que la scène se passe de nuit lors d'un orage). Néanmoins une bonne idée ressort de tout ce foutoir visuel, le ralenti tombant pile au moment ou la foudre frappe éclairant ainsi le champ de bataille et ajoutant un effet badass saisissant. Seulement, le réalisateur à eu la finesse d'un éléphant en multipliant ce procédé au moins 5 fois dans la même scène. Sérieusement, on pourrait faire un drinking game rien que sur ce film, à chaque fois qu'un bullet time est employé, buvez un shot. Coma garanti.
Cela nous amène au second problème : la temporalité. En effet, le film se présente comme une préquelle. Attendez, non, en fait on comprend au 3/4 du film que celui-ci se passe en même temps que le premier opus. Sérieusement ? On sent bien la qualité dans l'écriture du scénario. Merci film, vraiment, merci.
Les protagonistes quand à eux présentent le charisme d'un gant de toilette. Le premier 300 nous présentait les spartiates comme des guerriers ultimes, du coup les Athéniens passent pour des combattants de seconde zone. Leurs motivations ne nous touchent pas, les enjeux restent minimes. A vrai dire je ne comprend même pas pourquoi le film se base sur eux, tourner un film sur le couturier du chapeau d'Indiana Jones plutôt que sur Indy lui même relèverait du même intérêt. Cependant il faut avouer que Eva Green est la seule actrice à sauver du lot. Dotée de réelles motivations et d'un background intéressant, son personnage de succube dirigeant les troupes perses lui sied à merveille.
Malgrès tout cet ersatz de 300 au parfum de spin-off commercial possède un plan séquence dantesque très bien réalisé et ce en dépit d'une 3D suintant un peu de tous les pores de la pellicule.
300 : rise of an empire est donc un film raté comportant de nombreuses longueurs durant lesquelles Leonidas et ses 300 compères sont teasés tout du long. Le film se termine sur un gros "vas te faire foutre" puisqu'il s'achève exactement là ou il aurait du commencer. L'un des pires doigts d'honneur / cliffhanger paresseux qu'il m'a été donné de voir au cinéma.