L’Alaska. Un bled paumé où le soleil a décidé de se faire la malle pendant un mois entier. Une bande de vampires qui profite de l’occasion pour organiser un festin à volonté. Sur le papier, 30 jours de nuit avait tout pour être une pépite du cinéma horrifique. Mais dans la réalité, on se retrouve avec un film qui, à l’image de son décor glacé, manque cruellement de chaleur et de saveur.
Un concept en or, une exécution en carton
Dès le départ, l’idée est séduisante. Un huis clos à ciel ouvert, une nuit interminable, des créatures implacables… C’était une occasion rêvée d’offrir un survival oppressant et viscéral. Mais très vite, la mécanique s’enraye. David Slade, pourtant prometteur après son Hard Candy, livre une mise en scène qui manque d’âme et de relief. Les attaques vampiriques sont efficaces sur le moment, mais elles n’ont jamais cette intensité suffocante qui fait les grands films d’horreur. Quant aux moments de tension, ils sont trop dispersés pour maintenir un vrai climat d’angoisse.
Des personnages aussi fades qu’un steak trop cuit
Josh Hartnett en shérif courageux ? Pourquoi pas. Mais encore aurait-il fallu lui donner quelque chose à jouer au-delà des classiques “mec tourmenté qui fait de son mieux”. Les autres personnages sont à l’avenant : stéréotypés, oubliables, et souvent sacrifiés sans qu’on ressente le moindre frisson d’empathie. Il n’y a pas cette montée progressive de la peur, cette sensation d’assister à un véritable cauchemar éveillé. On regarde l’action se dérouler sans jamais vraiment s’y sentir impliqué.
Une horreur en demi-teinte
Soyons honnêtes, les vampires ont de la gueule. Leur look bestial, leur langage inconnu, leur cruauté décomplexée : tout ça fonctionne. Mais une fois passée la première vague de carnage, le film tombe dans une routine répétitive et prévisible. Les tentatives de tension paraissent souvent factices, et la peur ne s’installe jamais durablement. Il y a du sang, oui, mais rarement du vrai choc.
Un hiver long et insignifiant
30 jours de nuit aurait pu être un cauchemar blanc, une plongée suffocante dans une nuit sans fin. Au lieu de ça, on a un film d’horreur fonctionnel mais générique, qui ne parvient jamais à exploiter pleinement son concept. Un divertissement correct pour une soirée sans prise de tête, mais pas de quoi en faire un classique. Dommage, l’idée méritait mieux.