Depuis toujours, le mythe de vampire a inspiré le cinéma. De Nosferatu de Murnau ou Vampyr de Dreyer au Dracula de Coppola, on pensait en avoir fait le tour. Le sujet kitschissme par excellence ayant sombré le plus souvent dans des caricatures éhontées, voire grotesques. « 30 jours de nuit » vient s’inscrire en faux contre ce préjugé. Bien évidemment on peut y reprocher des dialogues lourdingues parfois et la temporalité mal exploitée. Mais ce qu’il faut surtout y voir, c’est l’approche même du mythe à travers l’adaptation du comic. Une nouvelle race de vampires nous arrive, top classe, mi-humain, mi-bêtes dégénérés, ils apparaissent de suite crédibles et, reconnaissons-le, assez effrayants. Leur volonté de destruction ne porte pas sur un fantasme érotico-mysthico-intello de reproduction d’êtres suprêmes. Leur motivation est purement basique, ils ont faim et le font savoir. A David Slade de nous le montrer ! Et de quelle manière ! Son approche est terriblement efficace, ses cadrages virevoltants, ses scènes époustouflantes (le plan séquence aérien du massacre au début par exemple) et l’accompagnement visuel de l’ensemble participent à faire de ce film l’un des incontournables du genre. Du bon et grand spectacle d’épouvante éprouvante.