Il y a quelque chose d'étrange à voir, en 2022, un film comme 355 au cinéma.
Oh, pas par le genre convoqué, rassurez-vous. Car ici, il s'agira d'un film d'action / espionnage qui oscillera entre un Jason Bourne et le premier Mission : Impossible, le temps d'investir une luxueuse salle d'enchères, avec tout ce que cela comporte de gadgets, de macguffin et de mini caméras cachées dans des lunettes et des colliers.
Pas à cause du casting international non plus, plutôt maousse et immédiatement attractif à l'écran. Et dire que 355 en joue avec gourmandise est assez proche de la vérité.
L'oeuvre ne sera donc jamais désagréable et saura toujours mettre en avant ses atours principaux histoire d'offrir au spectateur ce qu'il est venu chercher, et faire en sorte qu'il ne regrette jamais son argent.
Sauf que le film ne va jamais beaucoup plus loin que cela, et c'est peut être ce qui est un peu regrettable pour le coup. Tout comme une durée un poil bedonnante de deux heures cinq, connaissant quelques menues baisses de tension. C'est qu'il y avait parfois de quoi dégraisser, comme tout ce qui tourne autour de l'histoire de la jolie Penélope Cruz qui, pour un coup d'éclat, passe le film à pleurer et à téléphoner à sa familia et à ses enfants chéris...
Non, ce qui est étrange dans l'affaire, c'est que l'on se prend à penser, en pleine projection, que 355 ne se démarque jamais des superproductions Netflix éditées à intervalles réguliers pour rallier les abonnés.
Là est donc l'os, au final : cela a beau être sympa à regarder si l'on est tolérant comme le masqué, mais 355 ne fait jamais l'effort de hausser son niveau de jeu, de proposer le petit truc en plus qui ferait que l'on s'en souviendrait à l'heure des comptes et des tops de l'année 2022.
L'aficionado du N rouge aura tôt fait, quant à lui, de relever l'ensemble des tics et des caractéristiques du cahier des charges de la plate-forme en matière de représentativité et de mise en avant du progressisme afin de s'opposer au patriarcat. Parfois par l'intermédiaire d'un message assez transparent sur la gangrène des services de renseignements internationaux... Dont la France ne fait bien sûr pas partie, confirmant au passage que les Ricains à l'oeuvre ici ne sauraient sans doute même pas la localiser sur une carte.
Dès lors, 355 aura beau faire parler la poudre à plusieurs occasions, il se montrera cependant incapable de se distinguer du tout venant du genre, aussi sympathique se montre-t-il parfois grâce à son casting séduisant.
Behind_the_Mask, qui aime les gros pétards.