C'est triste à dire mais plus la carrière de Fernando Meirelles avance et plus ses films perdent en qualité et gagnent en confidentialité. Remarqué grâce à son imposante "Cité de Dieu", Meirelles n'avait pas retrouvé complètement les faveurs du public avec son pourtant excellent "Constant gardener" et un "Blindness" il est vrai difficile à aborder. Et ce n'est pas son nouveau film qui va inverser la tendance, passé totalement inaperçu à sa sortie en salles.
Axé sur les destins croisés d'une poignée de personnages en proie à divers démons et notamment victimes d'amours contrariés, "360" navigue comme il peut au milieu de toutes ses intrigues s'entremêlant un brin artificiellement, loin d'atteindre la portée dramatique et fataliste d'un Innaritu auquel on pense forcément même si les styles diffèrent.
Illustré efficacement par la mise en scène de Meirelles, "360" peine cependant à convaincre, ses axes narratifs manquant cruellement de profondeur et d'intérêt, ne débouchant tout simplement sur rien à l'image du récit mettant en scène un ancien détenu (excellent Ben Foster) et une jeune brésilienne au coeur meurtri, dont la tension accumulée se dégonfle comme un ballon de baudruche que l'on aurait soudainement percé.
Le casting, international, fait le boulot mais faute de véritables personnages à incarner ne brille pas particulièrement, comme ce film pas foncièrement mauvais mais dont on cherche encore l'intérêt.