Il y a deux catégories de mauvais films : celui qui sait ce qu'il est, et celui qui pense être autre chose. 365 jours n'est pas un film d'auteur. Ce n'est pas un film d'action non plus. Il ne sera pas en compétition au festival de Cannes (contrairement à un court métrage où une nonne se masturbe sur un crâne et mange son propre caca). Michele Morrone ne recevra pas la douce récompense qu'il mériterait aux Oscars de la part de Will Smith pour son jeu de bouche. L'actrice principale ne montrera jamais ce film à ses parents. Mais si j'avais été scénariste de ce bousin, je me serai au moins autant bien marré qu'eux.
365 jours : au lendemain mérite t'il 6 étoiles ?
NON :
Ses 45 premières minutes sont un clip musical de Sean Paul remixé par David Guetta où la prod a été gérée par Marc Dorcel. La première réplique du film est "je n'ai pas de culotte" et il y a
(j'ai compté) douze scènes de sexe avant que le scénario ne prenne son envol.
La pénible heure quinze qui lui reste (et qui laisse l'histoire en suspens pour la suite) développe un scénario alambiqué mais simpliste qui permet surtout de justifier de nouvelles scènes de sexe et la surexposition d'un milieu de jet setters de (très) mauvais goût.
OUI :
365 jours premier du nom était un phénomène de société. Sorti en pleine pandémie quand on était tous célibataires et enfermés dans des 15 m2 à faire le tour de Pornhub premium (qui était gratuit), on avait besoin de quelque chose de nouveau pour nous émoustiller. Et quoi de mieux qu'une histoire de viol enveloppée dans du soft porn pour faire parler le monde et occasionner une belle audience ? (365 DNI était premier sur Netflix US, Europe et Moyen-Orient pendant une semaine).
À l'époque, le film se prenait au sérieux et exploitait la filière délaissée du polar érotique, pile au moment où le monde était orphelin de 50 Shades of Grey. Contrairement à son aîné il réussissait à m'émoustiller/m'intéresser juste assez pour me donner envie de voir la suite, terminant en queue de poisson sur un enlèvement mafieux.
365 DNI 2 n'en a rien à foutre de la fin du premier film. Ni de vos attentes. Il n'attend pas une minute pour mettre les deux pieds à Nanarland. Et à partir de là, c'est un tourbillon de mauvais goût et de surenchère qui commence, tellement WTF que je ne peux pas croire que les scénaristes ne se soient pas amusés à faire un truc méta. Les acteurs sont à fond dans la parodie, et les dialogues tellement décalés qu'ils en deviennent popcorn. La musique de fond assourdissante permet de regarder les 45 minutes de sexe sans perdre de regard décalé. C'est l'épisode 6 de la saison 1 des chroniques de Bridgerton, sans le contour prout prout et chiant. C'est une pépite.
Bref, j'ai passé un bon moment et j'ai beaucoup ri. Je comprends enfin ce que çà doit faire de regarder Les marseillais.