Pour celles et ceux qui, comme moi, on (re)découvert Catherine Breillat avec le formidable L'Été dernier, il n'y aura pas (ou peu) de dépaysement avec ce beau 36 Fillette, tant Lili, le personnage féminin, apparaît comme le double de Théo : ado turbulente et provocatrice de 14 ans, à la fois pressée et apeurée de devenir adulte, Lili s'égare dans les bras d'un quarantenaire peu scrupuleux, qui s'éprend malgré lui de la jeune fille.
Autrement plus sulfureux (a priori) que L'Été dernier, 36 Fillette brille surtout par ses dialogues et l'interprétation de ses acteurs, notamment lors de cette scène hallucinante entre un Jean-Pierre Léaud lunaire et une Lili qui semble enfin avoir trouvé un interlocuteur à qui elle peut se confier pleinement, et se montrer sous son vrai jour.
36 Fillette est sans doute moins "beau" et touchant que L'Été dernier, mais autrement plus convaincant et troublant que les Breillat qu'il m'avait été donné de voir à leur sortie (A ma soeur et Anatomie de l'enfer).