Les Panneaux Rouges.

Le film débute avec une musique que je connais trop bien, plutôt que j'associe trop bien. Ce genre de film qui te fait comprendre que tu aurais du voir la bande annonce avant de prendre ton ticket, ce genre de film où la moyenne d'age de la salle frôle les 55 ans, ce genre de film que l'Europe produit pour pouvoir passer dans un Festival Internationale très connu. Ce genre c'est les drames sociaux et ça en est un.
Mais cela serait extrêmement de mauvaise foi de ma part que de le définir comme telle car le film a tellement plus dans le ventre qu'un drama. Déjà, ce n'est pas un film européen mais Étasunien. Ensuite c'est un film qui nous ment, plutôt qui nous fait espérer. Tout au long du film on pense qu'on va avoir une enquête policier digne de ce noms. Car l'histoire pour la resituer est celle d'une mère (Frances McDormand) totalement détruite et déterminée qui a acheté des panneaux de pub pour y afficher des phrases choque. Le pour but est de réveiller la Police du coin a se remettre au travail sur la mort de sa fille. On va pas rentrer dans les détails de comment elle est morte car c'est glauque. Ce qui rend cela glauque n'est pas juste la façon dont cette fille est morte car on nous a raconté bien pire dans d'autres films mais l'environnement et l'ambiance qui pèse sur ce meurtre. Le film se concentre sur la ville, sur les habitants qui la peuple et pas sur l'enquête. On nous dépeint les personnages d'une façon brute tout en humour. Un portrait de sudiste s'en être complaisant (a part le fait qu'ils sont tous alcooliques) avec ses personnages, car même si ce sont des sudistes, et bien ils ont des sentiments, des peines, des vices.
On y voit la peine d'une mère, d'une famille et tout ce que ça implique. On est dans la phase du deuil entre la colère et le marchandage chez la mère. D'un égocentrisme a tout épreuve.
On y voit des forces de police peu impliqués, avec des personnages touchants et fières. Bien sur on est dans le sud des usa donc on a le droit à une petite pique bien pensante sur SUD= Débile et Raciste, Policier SUD= Débile et raciste en uniforme.
On y voit des tourments, des malaises, de la violence et de incompréhension.

Malgré ce beau tableau dépeint avec humour, oui car l'humour est bien présent. Il y a un manque flagrant de réponse. L'histoire nous reste sur les mains. Dommage, car cela frustre. C'est un film qui reste sur sa zone géographique. Qui va rester sur les clichés et les reproches des petites bourgades du sud.

Ce film n'est pas centré sur L'histoire d'une mère qui a perdu sa fille, ni sur un meurtre mais sur les personnages secondaires, on a un Sam Rockwell (La ligne verte) en haut de sa forme qui joue un policier avec toute sa complexité, un Peter Dinklage discret mais efficace dans son message et son utilité, un Woody Harrelson admirable, un Caleb Landry Jones et Samara Weaving qui sont drôles et touchants.
Un drame fort qui sait mettre une pointe de sourir en le regardant. Qui a su filmer tous ce qui a de déraisonnable chez les hommes.