Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps cette année avant de trouver un excellent film au cinéma, comme il y'a un an avec la sortie française de La La Land le mois de janvier nous offre un film mémorable, par contre à part leurs statuts de bons films, ils n'ont absolument aucun rapport.
Three Billboards entre directement dans le vif du sujet, il commence sept mois après la disparition d'Angela Hayes, morte dans des circonstances atroces ("violée et agonisante" comme inscrit plus tard sur le premier panneau) sur cette même route où personne ne passe et où se situe les 3 futurs panneaux polémiques.
Mildred Hayes, la mère d'Angela jouée par Frances McDormand (récemment récompensée d'un Golden Globe de meilleure actrice dans un film dramatique) accessoirement personnage principale, campe une mère désespérée mais également en colère et elle le montre bien...
L'espoir fait vivre, le faux espoir aussi.
Il y'a beaucoup de choses positives à dire sur ce film, à commencer par sa réalisation que je trouve superbe. Il y'a notamment une scène d'agression en point de vue subjectif de l'agresseur qui est mémorable. Il faut dire que le réalisateur est bien aidé par ses acteurs qui sont tous exceptionnels, les deux qui m'ont le plus bluffés sont évidemment Frances McDormand et Sam Rockwell. Ils campent tous les deux des personnages ni bons, ni mauvais, ils sont tourmentés par les événements. Elle, par la disparition de sa fille et par le fait de ne pas avoir de coupable. Lui, peut-être (voir sans doute) le personnage le plus intéressant, Dixon est alcoolique, violent et stupide à première vue et on le déteste au plus haut point jusqu'à ce qu'on le voit sous un autre jour. Il ne change pas radicalement, il reste ce qu'il est, c'est un être torturé qui se défoule comme il peut, une chose est sûre il ne renonce pas à l'enquête sur Angela et il donne de sa personne.
Je suis un peu déçu que Woody Harelson ne soit pas plus présent, même si son suicide et les lettres qu'ils laissent derrière lui font avancer le film et les personnages...
Le scénario est brillant, moi qui m'attendait à une enquête policière après la polémique, on est plus dans le drame social dénonciateur, Mildred a perdu sa fille et elle ne voit aucune action pour trouver le coupable elle emploie donc les grands moyens pour faire bouger les choses. Le seul problème c'est qu'il n'y a aucun indice, elle se met les 3/4 de la ville à dos et l'enquête n'avance pas d'un pouce.
Ce qui est intéressant c'est que Mildred le sait dans le fond que ça ne fera pas avancer les choses, mais il lui faut un coupable, quelqu'un à blâmer, elle vit dans l'espoir tout de même mais ne vit plus que pour ça. Elle est elle aussi tiraillée entre haine et amour, elle peut faire preuve de compassion comme de méchanceté dans une même scène.
Pour en revenir au film, il m'a pris à revers et il y'a bon nombre de rebondissements qui font que je ne me suis pas ennuyé, j'avais envie d'en savoir plus à chaque fois.
Un aspect très important du film est son humour, là où on s'attendait à ne pas rire du tout vu le propos, l'humour fait parti du film et fonctionne superbement.
Beaucoup de situations prêtent à rire, Dixon par sa bêtise, l'humour noir et les sarcasmes me régalent, il y'a pas mal de personnages stupides en fait, notamment la nouvelle copine de l'ex mari de Mildred, tellement écervelée que même lui est dépassé par la chose.
Cet aspect comédie se marie bien au drame et est nécessaire d'un côté pour ne pas tomber dans une histoire trop sombre.
Le film joue sur deux tableaux comme ses personnages en fin de compte et c'est encore un point positif.
Au final j'ai pas grand chose à lui reprocher, peut-être une fin un peu frustrante mais pas mauvaise pour autant, on sent bien que les personnages ont évolué et accepté la situation. Il est parfois prévisible c'est peut-être ça le défaut du film, car on sent bien qu'il n'y aura pas une issue positive, en tout cas, de mon côté je ne suis pas tombé dans le panneau...
Vous avez dit: "La haine attise la haine" ?