Avec un titre pareil : “Three Billboards Outside Ebbing, Missouri” on ne peut qu’être intrigué et se demander si cela cache un OVNI ou un nanar à coucher dehors ?!
Fort heureusement, c’est bel et bien un film original, risqué et savoureux que nous livre Martin McDonagh.
Dès les premières images, brumeuses et superbement cadrées, un ton particulier s’installe, sans jamais faillir, qui surprend par son originalité, qui habite tous les aspects du film.
Dans le village d’Ebbing le temps semble s’être arrêté dans l’Amérique des années 50, voire à l’époque des westerns. Architecture, magasins, état d’esprit très sudiste… Sans la présence de quelques voitures récentes, nous aurions bien du mal à situer l’action de nos jours !
Même les 3 panneaux publicitaires rappellent la grande époque du marketing de l’American Dream.
Mais le rêve tourne immédiatement au cauchemar pour Mildred Hayes qui a perdu sa fille dans des conditions particulièrement atroces. Son combat pour motiver la police à rouvrir l’enquête est des plus ahurissants, mais c’est surtout sa ténacité et sa répartie qui percutent en permanence qui donne au film cette consistance d’un burger bien roboratif et succulent. Frances McDormand livre des punchlines dignes des plus grands !
Les dialogues sont absolument jouissifs à l’humour aussi corrosif que du coca cola sur la rouille : ça décape et on rit même des dialogues les plus durs.
Cet humour fin se trouve contrebalancé par la stupidité du personnage de Sam Rockwell, mais aussi pas le grand cœur du chef de la police incarné par Woody Harrelson.
Ce trio d’acteurs fonctionne à la perfection : le bon flic, la teigneuse sensible et le flic balourd !
Ces personnages très hauts en couleurs nous réservent bien des surprises et des rebondissements de situations aussi improbables que les tweets de Trumps.
Plutôt que d’aborder la réalité d’une frange de la population Américaine, le film forme une parabole burlesque et satirique de la société actuelle, sans moralisation mais sans épargner ses plus grands travers.
Un film qui manie l’humour fin, l’absurde, qui fait rire aux éclats, qui touche sans en faire des tonnes, qui suggère parfois, qui appuie fortement le reste du temps, le tout avec un équilibre qui parait inatteignable et de bien belles images… Pas étonnant si le film ait déjà gagné une ribambelle de prix et va encore en gagner d’autres.
Mais c’est surtout votre présence en salle qui récompensera cette proposition unique, dense et brillante avec une fin ouverte qui fera réfléchir sur nos comportements, sur le pardon...

ATHMOS
10
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le 26 janv. 2018

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ATHMOS

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