Il est à craindre que Vesper Chronicles ne va pas trouver son public. Entre passages un peu trop crus pour les enfants et un rythme lent qui risque de peiner les adultes, cette dystopie vaut pourtant largement plus qu’un petit coup d’œil.
En premier lieu, cette fable « génético-écologique » est plus que pertinente et ne prend pas les ados pour des enfants. Même si la trame est relativement simple, il y a matière à réfléchir aux statuts sociaux, à notre impact sur l’environnement, mais aussi comment appréhender les changements liés à l’action de l’homme. Ce petit bijou fait avec humilité et une apparente simplicité est filmé dans une nature aussi hostile que captivante, les plans larges sont magnifiques et l’on est saisi par la puissance des plantes.
L’ensemble est sombre à tous points de vue, ce que n’oseraient pas les Disney ou autres blockbusters, c’est un pari osé mais plaisant pour les amateurs de dystopie.
Proposer un univers cohérant avec peu de personnages (un peu caricaturaux mais fort bien joués) et des effets spéciaux qui fonctionnent bien et ne polluent pas la rétine, c’est rare. Quand en plus le design sonore et les costumes sont originaux et bien réalisés, avec une sublime photographie, c’est la totale !
Comme quoi de bonnes idées, une véritable vision scénaristique et artistique priment toujours sur un gros budget.
La graine a été plantée en terrain hostile façon Cronenberg et pourtant, c’est une fort belle plante qui nous est livrée.