Sur fond d'une Amérique en proie avec ses vieux fantômes, (décadence, racisme, homophobie), 3 Billboards est aussi et surtout un film construit en trois tableaux : colère, rédemption et vengeance. L'atmosphère qui règne tout au long de ce drame psychologique est à l'image du personnage central incarné par Frances McDormand. Mère terrassée par le meurtre de sa fille, qui provoque au sein de la police chargée d'enquêter sur cette affaire sordide, un véritable ras de marée par le biais de messages placardés à l'entrée de la ville. Sentiments de culpabilité mêlés à la colère, toutes les facettes des personnages sont passées au crible avec une certaine maîtrise, presque distante et d'une froideur quasi-inesthétique. Ce film est inclassable car il ne rentre pas dans les catégories des scénarios ficelés et clichés de bon nombre de films du genre. D'un humour caustique glissé au creux de scènes loin d'être drôlatiques, se greffent un désespoir et une tristesse absolue autour des personnages de Woody Harrelson et de Sam Rockwell. Le dénouement qui laisse croire à une suite certaine, n'annonce rien d'autre qu'une continuité imprévisible comme l'est ce film aux multiples revirements.