Véritable hommage à Alan Turing, mathématicien de génie et héros discret de la seconde guerre mondiale qui à force de persuasion réussira à décrypter les codes secrets de la machine de communication Allemande Enigma. La prestation de Benedict Cumberbatch est époustouflante, rôle endossé à la perfection. Le film est savamment ficelé à la manière d'un film à suspense, le tout dans un contexte de tension palpable d'une maîtrise totale. Ce qui donne à The Imitation Game une dimension inimitable, c'est la superposition d'images réelles combinées à l'intimité d'un homme qui changera le cours de l'histoire. C'est aussi la narration dramatique d'un génie incompris de son époque. Le réalisateur Morten Tyldum réussit à imprégner son film de toute l'essence d'un personnage hors normes, avec une émotivité terriblement touchante, celle d'un homme souffrant de solitude, tourmenté et essayant de décrypter les émotions des autres. Les travaux d'Alan Turing poseront les fondements de l’informatique, approchant même l'intelligence artificielle avec plusieurs décennies d'avance. C'est dans ces bureaux tenus secrets, que quelques surdoués, d'abord sceptiques à l'égard de Alan Turing, mettront à mal l'armée Allemande, dans une stratégie de jeu d'échecs haletante. Ce film dénonce également l'intolérance et les préjugés vis à vis de l'homosexualité considérée à cette épqoue comme maladie mentale, mais aussi la misogynie dans un système où l'homme seul garant du savoir, ne peut s'appuyer sur l'aide d'une femme. Un film poignant, authentique, fascinant.