Avec 3 From Hell, Rob Zombie atteint un point de non-retour au-delà duquel l’aspect parodique de son geste artistique cède à la facilité et à la gratuité de séquences volontairement écœurantes qui ne disent plus rien de leur trio de choc, sinon leur dérèglement produit par la médiatisation ambiante. Aussi l’ouverture laisse-t-elle présager une intelligence qui se diluera peu à peu dans une routine stérile, à mesure que les bourreaux reprennent périple et habitudes : il y a cette idée selon laquelle le buzz peut ramener les morts à la vie, recoudre leurs plaies et ôter les balles. C’est l’opinion publique qui décide si des tueurs peuvent devenir des légendes, c’est elle encore qui se substitue à la justice pour réclamer la clémence. La réalisation insiste sur ce point en multipliant les écrans et les formats vidéo, donnant l’impression d’un déluge d’images apte à galvaniser les défunts.
La suite, hélas, quitte la critique politique pour rejoindre le rayon boucherie, voire l’abattoir : le spectateur n’éprouve plus aucune empathie pour ces monstres, il se demande si là ne se trouvent pas les limites d’une saga en deux œuvres parfaite. Un troisième – et dernier, on l’espère ! – volet inutile et plombant.