Un train d'enfer qui vous mènera droit au but.
Parce que l'objet n'est pas la catabase, mais foncièrement la rédemption et donc le rachat d'une âme en deliquescence. Une happy end célébrée alors que rien ne laissait attendre. Un western familial porté sur les bonnes moeurs et qui rechigne à finir ses spaghettis. Voilà en gros ce qui constitue la recette du plat qui nous a été mitonné par James Mangold. En un peu moins de deux heures, et non pas 3h10, nous partons en direction de Yuma pour croiser le bon et le mauvais dans une joute exemplaire des vertus de l'Amérique bien portante et bien-pensante. Pourtant pas la langue dans sa poche, la sainte-réplique fait mouche plutôt qu'elle se fractionne en dialogues verbeux inutiles. Allez comprendre pourquoi, c'est toujours ce qui frappe le plus dans un Western qui base l'essentiel de son propos sur l'esthétisme classieux et non pas l'emphase. Et pour cela, on est servi. Car entre les multiples explosions héritées du pur cinéma Hollywoodien de grand spectacle et donc à gros budget et le bel hommage rendu aux Western de (grand) papa, il y a une marge que le réalisateur se laisse le louable loisir d'occuper. Et l'entreprise est salutaire, puisque le film n'est d'un côté pas assez classique pour être ennuyeux et de l'autre trop peu surproduit pour être décérébré. Un juste équilibre, parsemé de clichés de bon aloi du Grand Ouest et d'énormes moments de bravoures qui tend un fil en corde raide sur lequel le spectateur, équilibriste néophyte, ressent toutes les émotions du monde jusqu'à l'accomplissement final de sa traversée du Far West.