La vision du fin du monde signée par Abel Ferrara - sortie judicieusement programmée le 19 décembre - n'a au final que deux intérêts mineurs. D'abord, montrer l'omniprésence de la technologie et des écrans dans nos sociétés contemporaines - dont le loft new-yorkais du couple formé par Cisco et Skye en est le parfait archétype. Et ensuite, la vacuité abyssale de l'existence de ces deux-là qui se piquent en plus d'être des artistes (acteur pour lui, peintre pour elle). Leur vie est tellement égocentrique et vaniteuse qu'ils abordent l'apocalypse annoncée comme si elle ne marquait surtout pas le dernier jour sur terre. Cette idée parait à peu près absurde : comment croire une seule seconde qu'on puisse aborder la mort annoncée sans angoisse ni questionnement, en épousant pour le coup un comportement inhabituel. Hormis à considérer peut-être que le monde est déjà fini et mort depuis longtemps, mais Cisco et Slye ne sont pas suffisamment nihilistes pour rendre crédible cette hypothèse. Les belles images de l'arrivée des fins des temps sur la mégalopole américaines, poétiques et envoûtantes, ne suffisent pas à sauver le projet du marasme et de l'ennui. On finit même par se demander si le film n'est pas qu'un long clip promotionnel pour Skype (jusqu'au prénom calembour de l'héroïne).
PatrickBraganti
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le 27 déc. 2012

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