Bitch.
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le 14 mai 2010
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7
(500) Jours Ensemble est simple, émouvant, attendrissant, parfois cruel, souvent doux et tendre. Mais ce n'est pas une comédie romantique.
C'est le film des occasions manquées, celles où on aurait dû dire à l'autre ce que l'on ressentait vraiment. Ce sont tous ces instants où l'on avait peur de briser la magie, où l'on voulait suspendre en une éternité les sentiments les plus ardents.
Ce sont ces relations où l'on se contente de ce que l'on nous offre, même si c'est très peu, car cela est déjà beaucoup à nos yeux amoureux. Ou en tout cas plus que ce que l'on se sentait en droit d'espérer.
Ce sont ces journées où la seule pensée tournée vers l'autre, le seul souvenir heureux de la soirée précédente suffit à ensoleiller notre journée, à faire gazouiller des oiseaux d'animation et à faire danser des inconnus dans la rue.
(500) Jours Ensemble, c'est aussi cette absence qui empoisonne le sang, le coeur et l'esprit. Cette attente qui n'en finit plus. Cette séparation qui attriste et éveille soudain une sourde rancoeur lancinante, irrationnelle et destructrice. Où l'on se dit que l'on a raté un épisode, que l'on a laissé passer un signe, une alerte.
C'est aussi le premier regard posé sur l'autre, sur une beauté qui fascine, cette envie d'aller vers elle et cette peur qui étreint. Celle d'être éconduit, de ne pas assurer. De paraître trop bête, ridicule ou maladroit. Alors même que l'on se dit que notre vie en serait changée si seulement le courage venait enfin.
C'est son souffle distrait sur une fleur de pissenlit, éparpillant aux quatre vents ses graines, se transformant, dans mes yeux émerveillés, en un envol de bulles de savon irisées.
Ce sont tous nos souvenirs de ces moments partagés, de ses sourires, de son regard plein d'étoiles, le contact de sa peau ou mes mains qui plongeaient dans ses longs cheveux de jais lors de nos rendez-vous. Quand elle se tourne vers nous et que l'on a follement envie de goûter au miel de ses lèvres délicates, de plonger pour toujours dans le bleu intense de ses grands yeux.
Et cette découverte mutuelle, ces moments où l'on s'apprend, où l'on s'apprivoise, ces petits épisodes précieux où la complicité semble s'installer et le mur se fissurer lentement. Ce sont aussi ces moments où l'on essaie de briser la distance pour entrer, comme par effraction, dans son jardin secret. Que l'on se plaît à penser que très peu de personnes ont foulé.
Ce sont nos retrouvailles, nos sourires fragiles, la mélancolie à la fois amusée et triste qui s'empare de moi, tandis que tu m'adresses un dernier sourire avant de partir pour de bon. Pour laisser place à un nouveau départ, à une nouvelle histoire remettant le compteur à zéro.
(500) Jours ensemble, c'est tout cela à la fois, et plus encore, dans une sincérité désarmante.
Ce sont ces moments où, parfois, on ne sait pas quoi faire, où l'on a peur d'entendre la réponse à la question qu'on vient de lui poser. Les interrogations... Et le doute de ne pas avoir été le seul , de ne pas être sur la même longueur d'onde. Tout comme lorsqu'on la déçoit, où l'on remet à demain les explications, les non-dits, les images qui se brisent, les mots que l'on voudrait ne pas entendre.
Car je ne veux pas seulement être cet ami que tu recherches, ou sentir cette main qui me repousse doucement. Ni entendre ce "mais" à la suite de ton "je t'aime beaucoup".
Je ne veux pas que tu sois une Summer, cet esprit insaisissable terriblement captivant, ce charme désarmant, comme toutes celles qui ont traversé une vie pour l'illuminer, la rendre plus belle avant de la ravager. Avant de partir, le sourire triste, et de disparaître. De t'échapper.
Je ne veux pas de ce décalage meurtrier entre ce que je souhaite et la réalité de notre relation. Je ne veux pas me contenter du fait qu'il n'y ait finalement, d'après toi, rien à comprendre. Que c'est comme cela et que les âmes soeurs qui sont destinées l'une à l'autre, cela n'existe pas.
Je voudrais simplement que tu m'aimes comme moi je t'aime.
Behind_the_Mask, à la recherche de son Autumn.
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Créée
le 3 févr. 2019
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