Comédie romantique au sujet original : aller droit dans le mur

Ouais, j'ai souffert en regardant ce film. Pas parce que c'est mauvais comme tous les trucs faussement indé à la playlist fournie par NME, nan ; parce que les jeunes hommes potables dotés d'un ego contenu et d'un poil de sensibilité ont tous vécu ce genre d'enfer. C'est notre comédie romantique à nous, les coquelets embrigadés dès le début par cette note de l'auteur conclue par "bitch". On fanfaronne, on n'est pas là pour raconter d'la barbe à papa, mais dans le silence de la solitude, on est aussi vaillant qu'un gamin qui a peur du noir, démuni face au vertige de ne pas être SUFFISANT pour ces demoiselles qui nous retournent le bide malgré leurs propres innombrables carences. Claque égotiste.

Bien sûr, le titre, l'affiche, la musique, le découpage "fraîcheur" font tous concourir à dresser la herse anti-"sundancerie". Et on peut effectivement pondre une petite liste de gimmicks balourds ("je vis ma vie d'architecte sur le mur de ma chambre, je rencontre une Automn après une Summer, je change de paradigme lors d'une énième réunion de travail, je... — allez, c'est bon, ta gueule). Mais j'suis pas d'acc'. Celui-ci est plus drôle, plus juste, plus Zooey Deschanel. J'ai vu Juno et sa réalité alternative récemment. C'est parfaitement incomparable. (500) Days of Summer est plus fin. Il fait mine de tuer le mythe du destin en t'embrouillant avec la notion de coïncidence. Laisse tomber Marc, on a pigé que tu voulais rester digne et rappeler que nous les mecs nous ne sommes pas faits de ce bois tendre. Que sous nos dehors frontistes on était beaucoup plus finauds qu'elles le croient. Mais au final, tu admets qu'elles ont raison. Qu'on a tous raison. Malgré nos simagrées, qu'il y ait pulsions, désirs, distances, illusions, mensonges et toutes ces conneries générées par l'amour libre qui a engendré une génération de paumés, il reste un truc devant lequel on restera toujours impuissant : la petite voix lointaine qui te murmure que non, ce n'est pas le bon/la bonne. Et à l'heure du bilan, c'est elle qui a toujours raison. C'est elle la vraie BITCH.
Gaor
7

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le 24 mars 2011

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