Que dire? Il sort tant de films insignifiants ou passables qu'on en perd l'habitude des bons films.
5150 rue des Ormes, adapté d'un roman, ce n'est pas une surprise, est un film qui propose dans un premier temps ce qui semble être un énième film de séquestration, mais le jeu des acteurs, la nervosité de la réalisation et le réalisme sobre captive d'emblée. Puis des éléments étranges insistent pour fixer notre attention sur de l'inexplicable mais toujours avec bcp de sobriété. Le récit s'appuie sur un rythme constant en usant de péripéties attendues (le héros va bien évidemment tenter de s'échapper) contribuant à maintenir sa tension. L'aspect dramatique du film est lui aussi très subtil et poignant. La progression du héros dans une sorte de folie est très bien amenée et montrée et, une fois encore, réaliste. Et l'histoire derrière tout ça, si elle est simple, est très bonne car s'appuyant sur un personnage dont l'ambiguité ne peut que susciter l'intérêt et le trouble, personnage remarquablement interprété par Normand d'Amour.
Une leçon de cinéma.