124 minutes d'affliction.
Une comédie sentimentale qui nous parle des difficultés que peut rencontrer un couple lorsque chacun des deux membres doit mener sa carrière à un endroit différent de l’autre, pourquoi pas. Puis bon, il y a Jason Segel qui est une tête de la comédie à ne plus présenter, qui co-écrit la bobine avec son pote Nicholas Stoller, réalisateur et papa du sublime revival cinématographique des Muppets. En revanche il y a Judd Apatow à la production, et bien que bonhomme ait été le ponte qui nous ait servi de grosses perles comme Anchorman, son humour et ses bobines ont vu leur qualité décroître, à l’inverse de leur durée, excédant toujours deux heures. 5 ans de réflexion c’est la parfaite illustration de tout ça, c’est long, le contenu est vide, l’humour est absent, et c’est surtout assommant, encore plus passé la seconde heure qui donne envie de finir la bobine en avance-rapide.
L’idée n'était pas mauvaise en soi, mais pourquoi ajouter systématiquement des poncifs lourdingues étirant inutilement la durée de l’essai ? La métaphore du temps qui passe transcrite au travers du décès des grands parents, on a compris, pas la peine de nous resservir quatre fois les enterrements. Puis par dessus on a tout un tas de situations et personnages secondaires ajoutés pour tenter de donner du contenu mais illustre à quel point l’inspiration manquait. Honnêtement que vient foutre là-dedans la vie de étudiants de la FAC ? Hormis fournir de mauvais gags répétitifs à base de masturbation, tombant à plat, ils ne sont là que pour combler de gros vides et par la même occasion faire jouer quelques têtes sympathiques, dont Mindy Kaling et Kevin Hart.
Côté humour on pourra dire un grand merci à l’humoriste culte Brian Posehn qui s’octroie toutes les bonnes répliques du film, dommage qu’elles tiennent dans un mouchoir de poche.
Puis pour ce qui est de la romance elle-même c’est d’une mièvrerie sans fond, c’est prévisible, la morale est totalement futile, son développement est raté, à l’image du film en lui-même, long, laborieux, et jamais Jason Segel n’a aussi bien joué la dépression, et on le comprend, car à sa place on serait dans le même état mental.
5 ans de réflexion c’est comme le récent Friends with Kids, ça veut se lancer dans la réflexion mais ça reflète un manque d’inspiration affreux des créateurs en terme de romance, et pire encore, une incapacité à marier le genre avec l’humour. Ça aurait pu être amer et intelligent, mais non, c’est juste en-dessous de la ceinture et constamment crétin. Il ne faut pas se voiler la face, Jason Segel est bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit de bromance comme avec I Love You Man et Nicholas Stoller l’est quant à lui bien plus lorsqu’il s’agit de raviver des icônes de notre enfance. Pas étonnant d’ailleurs que ces deux trublions se sentent autant chez eux lorsque le niveau est celui de l’école maternelle, car 5 ans de réflexion est une bobine qui ne s’élève justement jamais au-delà de ce stade. Il n’y aurait pas tant de références sexuelles on pourrait presque le conseiller aux petites filles… comme veilleuse.